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Critique de Tatooa


Après un tome un "plantant le décor" et nous décrivant Bastable perdu dans un monde steampunk avant l'heure du steampunk, en pleine révolution chinoise, et tentant de tirer son épingle du jeu, retour à la case départ du sieur en question, et atterrissage dans un monde pire que le premier...

Où l'on apprend que sévit un "Attila noir" qui a décidé de conquérir le monde, et ce afin de "se venger des blancs".
Au début du livre, Papi Moorcock se lance en Chine (suite à la lecture de la première aventure, bien évidemment) à la recherche de "la vallée du Matin", où il pensait trouver Bastable. Qu'il ne trouvera point. Par contre, il trouvera une surprise l'attendant !
Et nous voilà embarqués dans le récit de la seconde aventure de Bastable, pris dans une guerre quasi mondiale, où seul un petit pays, l'Afrique du Sud, dirigé par Gandhi, incarne l'utopie d'un monde où tous vivraient en harmonie.

Et c'est reparti pour un tour d'aventures trépidantes, ça n'arrête pas une minute ! Commençant par sauver Una Personn d'une mort atroce au pays des sauvages (l'angleterre, retombée en barbarie suite à l'utilisation d'armes bactériologiques, qui ont décimé une grosse partie de la population, laissé le reste livré aux séquelles des maladies, aux pillages et tout ce qu'on peut imaginer de pire.), il deviendra ensuite pirate, pour finir dans l'armée de Gandhi, utilisée en tant "qu'épouvantail" face à la menace du fameux Attila noir, Cicéro Hood de son petit nom (tiré de Cicéron et Robin Hood, sisi !).

L'Attila, dont la réputation d'affreux tyran sanguinaire n'est plus à faire, débarque un jour en tant qu'invité au Cap, chez Gandhi. Exit les réputations, rumeurs et autres bruits de couloirs, voilà Bastable face à l'homme.
Fort de ce qu'il en a entendu dire, il va bien entendu commencer par être plutôt désagréable avec le bonhomme. Ce qui n'est pas très prudent, vous en conviendrez. Mais comme Moorcock n'aime pas le manichéisme, voilà qu'on découvre que d'une part, cet homme censé détester les blancs a une épouse blanche, justement, et qui non seulement l'accompagne, mais le conseille énormément, et que, d'autre part, il est bien plus fin et moins primaire que sa réputation ne veut bien le dire.

Demandant à Gandhi que Bastable lui soit envoyé en ambassade (avec d'autres), il s'emploiera ensuite à convaincre celui-ci du bien fondé de sa soif de conquête. Avec plus ou moins de succès.

C'est très bien écrit. Très bien vu aussi. Les hésitations et les doutes de Bastable, qu'on partage en tant que lecteur, sont normaux, cohérents et logiques. Il lui faudra côtoyer le pire pour comprendre. Et du pire, il y en a beaucoup dans ce second tome, bien plus que dans le premier.

Pas la moindre trace d'humour, à part peut-être dans les traits d'ironie du commandant Korzeniowski. Mais c'est tellement rare qu'ils surprennent, même. L'ambiance est lourde, pesante, on a parfois besoin d'oxygène et d'air frais, comme Bastable, mais on n'en trouve pas beaucoup.

Ces romans sont des plaidoyers contre le racisme, contre la violence, contre la stupidité, contre les petits chefs psychopathes et les grands tyrans, contre les pouvoirs liberticides des individus, bourrés de rêves d'utopie irréalisable, de rêves d'hommes et de femmes providentiels qui n'existeront jamais.
Ce n'est pas un grand livre, mais c'est un très bon livre. J'ai une immense tendresse pour cet auteur. Vraiment. Je l'aime beaucoup...
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