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Critique de Verdorie


Étonnant que cette série-ci de six tomes n'a pas connu plus de résonance après le succès de "Strangers in Paradise", comics pour lesquels Terry Moore avait reçu le fameux Will Eisner Award en 1996. On aurait pu supposer que les fans se seraient jetés sur cette histoire dans laquelle le scénariste-dessinateur exprime sa passion pour une super-héroïne au caractère particulièrement bien travaillé sur une toile de fond science-fictive (et des dérives mégalomanes de la science).
Mais "Écho" n'a pas rencontré la réussite méritée...et c'est bien dommage.

Dans le désert californien, Julie, photographe, est témoin d'un terrible accident : pendant le test d'une nouvelle arme de guerre bio-isotopique (la "Combi Bêta"), cette dernière explose et tue la pilote qui portait la combinaison.
S'ensuit alors une pluie de petites billes d'un alliage inconnu qui se déverse (e.a.) sur Julie et sa voiture. En s'attirant et en se reformant, ses billes la recouvrent partiellement comme une inséparable seconde peau brillante, capable, comme Julie va vite s'en apercevoir, de manifestations de pouvoirs physiques puissants.
L'institut de recherche atomique, a l'origine de cette invention, et les militaires cherchent évidemment à récupérer ce matériel, voué à une utilisation guerrière de grande envergure et Julie devient la cible d'une chasse-à-la-femme impitoyable.
Débute alors un genre de Roadmovie dans lequel Julie sera accompagnée d'invraisemblables alliés, parce que le semi-metal sur son corps contient aussi des traces de la personnalité de la porteuse d'origine... et Julie se retrouvera dans une face-à-face avec la morte dans son propre corps, ce qui l'a conduit également à une meilleure connaissance d'elle-même...

Et c'est bien là où, à mon avis, réside toute la force du récit : ce n'est pas un "simple" nième comics aux enchaînements événementiels spectaculaires (qui d'ailleurs ne manquent certainement pas !), mais une histoire dans laquelle les relations avec les autres tiennent une place prépondérante. Les tempéraments et mentalités des différents protagonistes, et tout particulièrement les caractères des femmes, sont amenés au premier plan.

Terry Moore excelle dans l'art de décrire et de dessiner la femme dans sa splendeur toute naturelle : elle est jolie ou mignonne, possède un petit nez mutin et parfois quelques rondeurs, des yeux et une bouche expressifs, de beaux seins (correspondants aux fantasmes de l'auteur, je présume)... mais elle se réveille hirsute et froissée après une nuit de sommeil agité (!)

Les dessins, en noir et blanc, aux traits fins ne sont pas exempts de défauts (le bras tatoué d'un motard est tout nu, quelques cases plus loin, p.e.) mais personnellement je ne demande pas à un dessinateur de créer un oeuvre sans imperfections... Par contre, je suis sensible aux dessins "vivants", de ceux qui poussent à suivre l'histoire visuelle sans freiner et dans lesquels je "entends" encore longtemps l'écho de mon ressenti... Merci, Terry !


P.s. le 4e tome de cette série est plus bavard et moins passionnant. Il est pourtant essentiel pour la compréhension scientifique du projet Phi et la Combi Bêta. Mes connaissances en physique de la matière atteignent le niveau du gazon fraîchement tondu...mais j'ai su suivre sans problème !
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