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Critique de Alfaric


Malgré tous ses défauts / toutes ses limitations, "La Crécerelle" de Patrick Moran possédait un potentiel fascinant… Il a réussir à offrir de nouvelles aventures à son anti-héroïne aux faux airs de dame aux camélias à baudriers, autrement dit d'Elric de Melniboné au féminin...

Dans "Les Six Cauchemars" qui font office de « tome 2 » (toujours joliment illustré par Qistina Khalidah), 5 années ont passé depuis le « tome 1 »… La Crécerelle qui s'est débarrassée de son Arioch et de sa Strombringer à elle et se perd en divers expédients quand elle est contactée par son ancienne side-kick Mémoire qui a décidée de se lancer dans la politique internationale en étant le fer de lance de la formation d'un fédération de Cité-États. Si dans les chaotiques fiefs du Sud la magie est est partout dans les très ordonnées cité du Nord elle est taboue : Mémoire a été missionnée pour engager la Crécerelle qui doit assassiner les 5 sorciers les plus craints des terres du désert et tous leurs alliés réels ou supposés. Elle identifie immédiatement ses camarades de promotions, apprentis du maître sorcier Volgherr l'Orageux assassiné par ses propres élèves. Elle doit traquer et tuer cinq cauchemars (Xanthorop Tegol, Euphémie de Lotnée, Altavair Philoctimon Goronne, et le Dévoreur), et avec eux elle formait naguère les Six Cauchemars ! Donc rien ne dit que le nouveau Conseil des Cités ne veuille pas sa mort une fois qu'elle aura accompli ou non sa tâche…

C'est en forgeant qu'on devient forgeron et force est de constater que tous les défauts du tome 1 ont été gommés :
- worldbuilding et magicbuilding peut-être mieux utilisés
- plus d'incipits à répétition qui n'apportait pas grand-chose
- plus de vocabulaire inutilement compliqué qui n'apportait pas grand-chose
- une anti-héroïne qui cette fois-ci suscite cette fois-ci l'intérêt et la sympathie
- un relationship drama nettement plus intéressant vu le nombre de personnages
- on abandonne le côté existentialiste du « tome 1 » pour un « tome 2 » résolument Sword & Sorcery
Le combat contre Xanthorop Tegol constitue une séquence pré-générique qui détourne les clichés de la fantasy, et l'auteur en rajoute une couche avec la confrontation avec Euphémie de Lotnée qui se la joue Thusla Doom en mode "Civilisation" de Sid Meier… Donc l'essentiel de l'action se concentre entre enquêtes du présent (c'est ainsi qu'on apprend que chaque cité à ses secrets plus ou moins inavouables) et souvenirs du passé (c'est ainsi qu'on apprend comme La Crécerelle et le Dévoreur ont détruire la cité de Dezenzilion) sur les cauchemars restant qui manigancent on ne sait quoi dans la richissime cité maritime de Tal Emmerrak qui ambitionne de fonder un thalassocratie (et plus encore) dominant toute la région (et plus encore)

L'auteur nous refait "La Geste des Princes-Démons" de Jack Vance en moins de 250 pages (mais avec une version féminine d'Elric de Melniboné aux faux airs de Xéna la Guerrière). C'est rythmé et c'est nerveux, très facile et très rapide à lire. Mais avec un tel matériel à disposition il y avait moyen d'insérer au moins 100 pages de plus pour optimiser toutes les potentialités du récits. Car oh oui ça intrigue de tous les cotés, entre complots et romances La Crécerelle ne sait pas si elle doit se fier à Mémoire du Conseil des Cités ou Rakk-pahl le baillis de Tal Emmerrak (sans parler des sorts de téléportation et de dédoublement pour amènent quasiment un Acte IV) : il y avait tellement bien à faire niveau mélange entre médiéval-fantastique et techno-thriller (d'autant plus que les scènes d'action sont encore une fois très réussies). J'ai aussi failli rouspéter sur le fait que les particularités du port de Tal Emmerrak soient traitées comme un élément de décor : on a quand même la ville peut-être la plus riche et la peuplée de son univers qui impose un couvre-feu draconien car à la tombée de la nuit les morts reviennent à la vie massivement pour se repaître d'âmes et de chairs fraîches… Qu'importe, même s'il a grillé pas mal de cartouche avec cette suite, Patrick Moran a réussi à transformer un stand alone en serial (et qui sait en feuilleton) : chapeau l'artiste, et que continue les aventures / mésaventures de la Crécerelle !

PS: qui aime bien châtie bien, et je lis trop de livres édités par les éditions Mnémos pour ne pas dire franchement les choses… la mention « se lit indépendamment » ça marche très bien pour un serial, à la seule condition d'avoir lu « l'épisode 1 » qui expose les personnages et l'univers sinon ça ne marche pas du tout, ce qui est le cas ici vu qu'on est à « l'épisode 2 » ! (soupirs)
Lien : http://www.portesdumultivers..
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