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Critique de moravia


Desideria est un roman atypique dans sa construction puisque Alberto Moravia affirme être l'interviewer. Il se nomme Moi, auquel Desideria raconte son histoire. Desideria se confie en expliquant qu'elle est guidée dans ses actions par une voix qui lui parle.
Dès cet instant le lecteur est en droit de se poser cette question :
Est-ce que Desideria est schizophrène ou bien, comme l'accusé aux assises, devant la monstruosité de ses crimes, invente-t-elle "Une voix" pour s'absoudre de ses agissements ?
Les deux postulat sont possible.
Alberto Moravia laisse planer le doute, mais j'aime aussi l'hypothèse que ce soit une position radicalement stoïcienne affirmant ainsi qu'il faut distinguer les choses qui dépendent de nous et les autres.
"La voix" prend la forme du tentateur (nous sommes en Italie où le catholicisme règne) qui incite Desideria à franchir le pas pour entrer en possession du désirable qui devrait la conduire à l'apaisement.
Mais c'est un leurre.
Le mouvement du désir ne trouve jamais de repos. La chose désirée une fois possédée n'a plus aucun attrait. Sans manque, le désir s'éteindrait et Desideria aussi.
Alberto Moravia va ainsi construire une fuite en avant vers la transgression de tous les tabous sexuels et moraux.
Le roman se termine par ces mots de Desideria qui s'adresse à L'auteur : " ton imagination m'a brûlée, consumée. Un jour je n'existerai plus, sinon dans ce que tu viens d'écrire, comme une empreinte, comme un personnage.
En effet le désir ne s'éteint qu'avec la mort.
Desideria est morte un 26 septembre 1990, en même temps qu'Alberto Moravia...
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