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Critique de Perlaa


La désobéissance, un roman de l'enfance aux sulfureux secrets ? Pas vraiment. Ce n'est pas le registre de Moravia. On est très loin des innocentes transgressions enfantines.
L'auteur commence et termine son récit par un voyage en train. Entre ces 2 trajets Luca, 15 ans, va vivre un long épisode de distanciation de la réalité. Il se convainc que le normal est abject. Rien que ça ! Sa résolution est sans faille. de façon délibérée il refuse -en ce sens il désobéit- la normalité. Luca cherche à se persuader et à nous prouver que son attitude est le fruit d'une décision réfléchie et parfaitement cohérente. On retrouve la démarche existentialiste avant l'heure. Allant crescendo, d'un vague malaise à la perte d'appétit de vivre, le dépouillement va conduire Luca à la maladie au délire. Il va jusqu'à tutoyer la mort.
Sa lente descente aux enfers est troublante et réussie. L'abandon par Luca de tout ce qui a constitué une enfance heureuse et choyée est douloureuse pour le lecteur. La société bourgeoise étriquée représentée par ses parents est présentée comme l'élément déclencheur.
Par deux fois dans cette spirale d'autodestruction il croisera deux femmes mures qui éveilleront, mystérieusement, son désir sexuel et un appétit de vivre. La première relation sera un acte manqué, la seconde, une infirmière obligeante, lui apportera la lumière dont il avait besoin.
Moravia excelle à évoquer le passé paisible, le bonheur serein passé et par opposition la cruauté et le nihilisme de l'acte de rupture actuel.
En revanche je reste un peu sur ma faim, moyennement convaincue par la résurrection soudaine liée à un rapport sexuel avec une infirmière. le texte lui-même montre quelques faiblesses dans cette dernière partie, je pense à la symbolique plutôt facile de l'arbre.
C'est un roman de l'intime, de l'émancipation. C'est aussi avant tout un roman d'une personnalité profondément en souffrance.
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