AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gerardmuller


La désobéissance/Alberto Moravia (1907-1990)
Luca Mansi a quinze ans. Il rentre de vacances passées à la mer avec ses parents. Luca est un rebelle et il arrive à un âge où la sensibilité est éveillée mais la conscience encore assoupie. Il éprouve une véritable répugnance pour les études, une forme de misopédie qui crée un climat de tension permanente avec ses parents avec lesquels il ne se sent pas plus lié qu'aux meubles de la maison ou à ses camarades d'école. Il est sujet à des colères subites et violentes pour des motifs futiles mais ses révoltes se dissolvent le plus souvent dans l'habitude et l'ennui pour évoluer peu à peu vers le renoncement et l'abdication, en une sorte de torpeur, faute d'avoir la force de refuser le monde qui l'entoure. Et Luca de s'interroger sur son attitude, sur les raisons qui lui font ne pas aimer le monde ni les rôles qu'on veut lui faire jouer. La seule échappatoire lui semble être la désobéissance, la voie vers la liberté.
Luca, paradoxalement, a le goût de la possession jusqu'à l'avarice. Mais au fil du temps, il en vient à se lancer un défi, celui de se séparer de tout ce qu'il a adoré, de sa collection de timbres et ses livres, et même de curieuse façon de son argent de poche. Il éprouve une satisfaction inépuisable, mystérieuse et presque sensuelle à la pensée d'avoir eu la force de se séparer de tout ce qu'il a aimé.
Jusqu'où cette désobéissance et le rejet de toute vie sociale va-t-elle conduire Luca ? La venue à la maison d'une gouvernante accompagnant ses cousins changera- t-elle durablement la donne, lorsque cette femme mure va susciter l'éveil de la sexualité De Luca ? le désir des sens De Luca sera-t-il plus fort que son désir de renoncement à tout ?
Lu il y a une cinquantaine d'année pour la première fois, ce roman initiatique décrivant la crise de l'adolescence, reste une petite merveille de concision et de sobriété, une étude et un délire alliant délicieusement la sensualité et la pudeur.
Comme dans l'ensemble de l'oeuvre de Moravia, on retrouve ici un premier thème, existentialiste avant l'heure, celui d'une indifférence à la vie. Un second thème concerne l'importance de la sexualité, phénomène présocial prémisse d'une palingénésie. Les deux associés impliquent de la vie une conception plutôt individualiste pour aboutir peut-être à l'accomplissement et le bonheur.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}