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Critique de Fandol


En quelle année se passe cette dystopie, ce roman d'anticipation, Les roses noires ? Gérard Mordillat parle de 2028 mais le désastre qu'il décrit ne semble pas si éloigné de nous. Bien des détails qu'il donne sur l'environnement, le capitalisme, la vie politique, le tout sécuritaire, la chasse aux étrangers sont hélas de plus en plus actuels.
Dès le début, le tableau est un vrai désastre avec une guerre quasi mondiale alors qu'Orden, un poète, alerté par un ami, doit quitter précipitamment son domicile, abandonnant tous ses livres. Heureusement, ses poèmes jalonnent régulièrement le récit.
Intervient alors la première des quatre roses noires, Cybèle qui, avec Nora, Rome et Vivi, aura un rôle essentiel dans les événements terribles à venir.
J'apprends alors que les Souchiens qui, comme leur nom l'indique, sont de souche, du pays depuis plusieurs générations, ces Souchiens font la chasse aux étrangers, aux pauvres, aux mendiants, aux jeunes des banlieues.
Tous les habitants du pays ont dû passer des tests d'utilité alors que tous les artistes ont été déclarés inutiles. Un système de castes avait alors été mis en place avec les Puissants, les Possédants, les Dominants, les Sachants, les Servants et les Inutiles. Ces derniers étaient considérés comme SERF (Sans Emploi et Revenu Fixe).
Cette folle histoire, basée sur un règne sans partage du capitalisme et du fascisme, m'a fait rencontrer plusieurs personnages très attachants, comme Cybèle et Orden mais Toller (66 ans) est de ceux-là comme Fanch, Tank ou M'Ba et surtout les trois autres femmes : Nora, Rome et Vivi. Elles aiment, souffrent, sont violentées mais luttent et se battent pour tenter de renverser une oppression ignoble.
Justement, d'autres personnages, absolument odieux, prêts à violer, à torturer, à tuer, suivent les ordres de Thor qui représente le Conseil et se croit tout permis, allant jusqu'à voler le bébé de sa propre fille pour tenter d'assurer sa descendance.
Avec Les roses noires, Gérard Mordillat ne néglige aucun pouvoir. Il implique la télévision, aux ordres bien sûr, décrit d'abominables prisons, un hôpital psychiatrique, véritable enfer, et surtout montre un racisme omniprésent envers ceux que les Souchiens nomment les niggers. Les Noirs, eux, sont obligés de vivre sous terre mais préparent la révolte qui fédèrera tous ceux qui veulent en finir avec « la servitude, la violence capitaliste, l'arrogance bourgeoise, cléricale et fasciste. »
Au cours de ma lecture, j'ai vibré, frémi, tremblé, souffert, été horrifié, déploré toutes ces vies sacrifiées mais j'ai surtout fait le parallèle avec ce que nous vivons. Je pense que Gérard Mordillat, hélas, n'exagère pas en nous offrant ce tableau apocalyptique qu'il faut lire et qui doit nous faire réfléchir avant qu'il ne soit trop tard.
Les alertes existent, les faits sont là. Il suffit de ne pas fermer les yeux et d'agir.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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