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Critique de Takalirsa


C'est pour un défi Babelio que j'ai décidé de lire ce roman. On y suit la jeune Xenia dans ses galères quotidiennes, les heures de ménage à gauche à droite pour payer les factures, les patrons qui payent au rabais malgré les horaires décalés et la disponibilité, son bébé Rayan à nourrir, habiller, soigner… et faire garder depuis que Jipé s'est barré (avec ses économies!). Heureusement on est solidaires dans le quartier, Xenia sait qu'elle peut compter sur sa voisine Blandine et son fils Samuel, sur Biglouche le garagiste ainsi que sur Aziz l'épicier et sa mère. C'est comme ça dans la cité des Proverbes : on se démerde pour survivre.

Mais quand même, plus le roman avance, plus on réalise combien ces pauvres gens sont exploités. Blandine est caissière à l'hyper et n'en peut plus des magouilles du directeur pour contraindre ses employés, notamment à travailler tous les dimanches. Pareil pour Gauvain à la banque : le patronat (et les actionnaires) met la pression, contourne le droit du travail, impose de licencier pour augmenter leurs bénéfices. D'ailleurs « c'est toujours les femmes qui morflent en premier ». Selon Mme Aziz, elles sont « corvéables à merci », à l'extérieur comme à la maison. Samuel, quant à lui, ne supporte plus les propos racistes et les discriminations liées à sa couleur de peau (« Je ne suis pas amer. Je suis en colère »).

Pour sortir de la misère sociale, « il faudrait que la colère prenne corps, que ce ressentiment débouche sur quelque chose ». Faire appel aux syndicats, contacter l'inspection du travail, aller aux prud'hommes… ou tout simplement boycotter les ordres. Xenia et ses collègues finiront par trouver le courage de se mobiliser et la scène finale est grandiose ! Pour autant j'ai eu du mal à adhérer au personnage que j'ai trouvé immature malgré sa situation, avec des réactions de gamine. le fossé avec Gauvain est tel qu'on s'étonne de leur relation. La jeune femme n'a aucune culture ni aucune finesse d'esprit et, comble du cliché, un passé sordide. Séduisante, elle se laisse facilement séduire (« Elle pense avec son cul ») et j'ai fini par me dire qu'elle avait un peu cherché tout ce qui lui arrivait. le propos général du livre est intéressant mais l'héroïne, selon moi, le décrédibilise quelque peu.
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