Pour un premier roman, c'est une jolie réussite!
Christiana Moreau sait emmener le lecteur aussi bien dans les rues grises et moroses d'une ville belge en cours de désindustrialisation, que dans les ruelles animées de Venise.
Deux univers séparés de plus par trois cent ans d'écart, mais réunis par une passion; la musique.
Celle-ci s'exprime d'abord à travers le violoncelle de la jeune Lionella, belge d'origine italienne, en pleine crise existentielle du fait de l'adolescence. Veut- elle suivre la voie tracée par ses parents, artistes mélomanes, ou souhaite-t-elle au contraire se détacher d'eux et fuir le conservatoire pour aller étudier à l'université?
Seul son ami Kevin saura la guider dans les méandres de ses hésitations, grâce à un trésor déniché parmi des vieilleries chinées aux puces: un journal intime, une médaille sciée et une mystérieuse partition... Cette découverte va mettre les pas de Lionella dans ceux d'Ada, jeune orpheline du XVIIIe siècle recueillie à L'Ospedale della Pietà de Venise, et élève du célèbre Vivaldi.
L'histoire se déguste à la façon d'un chocolat chaud, portée par une écriture fluide au vocabulaire soigné (même si parfois, des passages appartenant au registre familier auraient pu être évités, en-dehors du discours de Jason).
Un agréable moment de lecture, sur un sujet peu commun, dont il serait dommage de se priver.
D'ailleurs, en ce qui me concerne, je guetterai avec attention le second roman de
Christiana Moreau!