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Critique de nadejda


"En ce temps-là, j'étais complétement malheureux. Dans ma vie j'avais tout faux, j'avais tout raté. J'étais seul. Je l'avais compris tout à coup, par une nuit de pluie battante où je n'arrivais pas à dormir et ça m'avait anéanti. Il n'y avait pas de liberté autour de moi, il n'y avait pas d'amour. Tout. n'était qu'aridité, asservissement vide, la vie ressemblait à la mort."

Ainsi débute "Les incendiés" où l'on va assister au retournement total de la situation de cet homme grâce à la rencontre d'une femme qui lui apparaît lors d'un incendie :
"Elle ne disait rien, elle me regardait simplement, paisiblement, ses yeux et son visage illuminés par l'éclat du feu, avec cette confiance totale qui peut naître entre des êtres qui se trouvent face à un incendie même s'ils ne se sont pas vus auparavant dans leur vie." Et elle lui demandera alors dans un murmure : "Veux-tu brûler avec moi ?"

Les Incendiés vont être la réponse à cette question, le récit d'une passion déchirante née entre cet homme et cette femme qui se réalise dans une longue fusion ignée, flamboyante. La femme aux dents d'or est à la fois Lilith et Eve, elle est esclave et reine. Ils s'unissent dans une frénésie et un déchainement tels qu'ils atteindront une dimension cosmique, un point de fusion semblable à celui des étoiles qui peut aboutir à la destruction du cycle infernal de l'esclavage séculaire qui méne le monde et qui a été grandissant jusqu'à notre société pervertie et assassine.
Ils communiqueront leur embrasement au monde nocturne des morts et dans une ultime déflagration parviendront à la liberté que donne l'acceptation de la brûlure de la Vie.
J'ai pensé à la fin de cette lecture à ce beau passage tiré du Gai savoir de Nietzsche
"Oui, je sais d'où je viens
Inassouvi comme la flamme
J'arde pour me consumer.
Ce que je tiens devient lumière
Charbon ce que je délaisse :
Car je suis flamme assurément."

Un livre incandescent, violent et poétique.

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