Mon mari est l’homme le plus zen que je connaisse. Je suis parfois convaincue que c’est de l’eau glacée qui coule dans ses veines. Personne ne gère mieux que lui le stress ou les situations tendues. Ce trait de caractère fait que sa carrière à Wall Street, si stressante justement, surtout à notre époque, lui convient à merveille. Je ne sais pas d’où ça lui vient mais il exsude toujours le calme le plus parfait. Tom est mon roc, et donc, quand je remarquai ce presque imperceptible tremblement dans sa voix, je sentis mes genoux faiblir.
La sonnerie fit l’effet d’un coup de canon assourdissant qui, de l’entrée, se propagea jusqu’à notre chambre. Je n’avais pas entendu la première sonnerie, tant j’étais dans l’inconscience du sommeil. Ou peut-être l’avais-je entendue, mais en rêve alors. Au second coup de sonnette, j’ouvris les yeux. Mon regard s’arrêta sur la nuque de Tom. Le bruit de la sonnette ne l’avait pas réveillé. Même un ouragan ne pouvait le réveiller. Quant à moi qui suis mère, comme toutes les mères, je ne peux m’offrir le luxe d’un sommeil profond.