AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Celise


Un livre accrocheur et une histoire bien vendue. Voilà ce que m'inspire à chaud cette lecture.
Heather Morris propose de nous raconter l'histoire vraie, bien que (très ?) romancée, de Lale et Gita, 2 jeunes Juifs déportés au camps d'Auschwitz qui vont tomber éperdument amoureux l'un de l'autre au milieu de cet enfer.
Je sors de cette lecture très mitigée et déçue : j'avais tellement envie de l'aimer ce livre !
L'auteure avait tout d'abord commencé à écrire le témoignage de Lale sous forme de scenario, avant de le transformer bien plus tard en roman. Et clairement, on le ressent dès les premières pages.
J'ai trouvé l'écriture certes directe et très fluide mais très vite, on ressent que le style n'est en fait que creux et fade.
Les personnages sont traités à l'avenant. Lale est dépeint comme un garçon certes charmant et altruiste mais un peu superficiel au final. Quant à Gita, on n'en saura jamais plus sur sa personnalité. Elle n'a tout simplement aucune consistance, aucun rôle en dehors d'être l'amoureuse de Lale, on ne saura rien d'elle dans le roman. Au final, même l'histoire d'amour qui est censée faire vibrer le lecteur est sans saveur !

Mais je crois que ce qui m'a le plus dérangée, c'est la manière dont l'auteure a abordé l'univers concentrationnaire qui est au centre de son récit. Tout y est atténué, survolé, édulcoré. Aucun aspect de la vie dans les camps n'est vraiment développe, creusé ou analysé. Comme s'il fallait ratisser large, rendre la chose plus « acceptable », moins sombre, pour le plus grand nombre. La structure en charge du Memorial D'Auschwitz a d'ailleurs elle-même critiqué l'auteure pour les inexactitudes dans son roman qui donnent une fausse idée de la réalité dans les camps,.
L'éditeur de son côté, revendique ces simplifications en avançant que cela amènera les lecteurs novices sur le sujet à mieux se renseigner. A titre personnel, je ne crois pas à ce type d'arguments et je le trouve dangereux, d'autant qu'aujourd'hui, les rescapés ont quasiment tous disparus et que la mémoire se délite, inéluctablement.

Au final, j'en veux à l'auteure d'avoir un peu trahi ses personnages ainsi que leur histoire, sans que cela nous amène plus d'émotion à la lecture. Gita, n'était pas la plante verte décrite dans le roman ; elle méritait un meilleur traitement. On apprend d'ailleurs dans les toutes dernières pages du livre que Gita était certainement une femme de caractère qui prit des risques après la guerre pour envoyer des fonds destinés à la création de l'Etat d'Israël.

Quel dommage d'avoir galvaudé à la fois cette histoire d'amour et aussi une partie de l'Histoire !
Commenter  J’apprécie          251



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}