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Critique de Nastasia-B


Le duo Morris & Goscinny était réellement dans une très bonne passe au milieu des années 1960. Depuis La Ville Fantôme, n°25 de chez Dupuis jusqu'au Pied-Tendre, n°2 de chez Dargaud, presque tous les albums sont vraiment excellents à l'exception peut-être de L'Escorte, très nettement en dessous des autres mais qui reste agréable tout de même.

Les planches de Calamity Jane furent publiées initialement dans le journal Spirou en 1965-1966 et l'album ne sortit qu'un an plus tard en 1967 mais entrant de suite au panthéon des " classiques " de la bande dessinée. C'est à n'en pas douter l'un des portraits faisant référence à une personnalité ayant réellement existé les plus réussis de René Goscinny, bien meilleur à mon sens que Billy-the-kid et surtout que Jesse James.

Notre génial scénariste fait de Calamity Jane, la plus grande gouaille de la BD, une virago mal embouchée qui n'a pas froid aux yeux et qui n'hésite pas à devenir hors-la-loi ou à se servir de sa Winchester. Et quand ce garçon manqué essaie d'être féminine, c'est encore plus drôle...

Après avoir rendu un petit service à Lucky Luke qui s'était fait bêtement piéger par les Apaches, Calamity Jane décide de se fixer quelque temps à El Plomo où lui même doit se rendre pour élucider une sombre affaire de vente d'armes illicite aux Indiens.

Les deux compagnons de route ne tardent pas à converger vers le centre névralgique d'El Plomo, le saloon, véritable repaire de brigands sous une apparente et fausse allure de respectabilité. C'est aussi un notoire tripot où tout peut se jouer, jusqu'au saloon lui-même.

C'est justement dans cette aventure que s'est lancée Calamity face au tenancier de l'établissement, le très louche August Oyster qui a tout du mafieux italien efféminé. Comme elle a le choix des armes, c'est au bras de fer que Calamity souhaite régler son compte à Oyster.

Je vous laisse découvrir cette mémorable partie de bras de fer ainsi que la quête de respectabilité et de féminité dans laquelle va se lancer cette #!§@**%&€ de bonne femme. Je vous indique juste le clin d'oeil succulent à David Niven, caricaturé en professeur de maintien ayant affaire à forte partie...

Bref, un album très réussi de bout en bout, tant sur le plan du dessin, des cadrages que du scénario ou que des dialogues. le seul hic que l'on pourrait reprocher à l'album n'est pas à imputer aux auteurs car, comme pour l'album précédent, Des Barbelés Sur La Prairie, l'éditeur Dupuis a fait tellement oeuvre de pingrerie qu'il a demandé une couverture avec le moins de couleurs possible. Si bien que l'héroïne apparaît toute dépigmentée, elle qui est pourtant si haute en couleur. C'est d'ailleurs ce genre de mesquineries éditoriales qui poussera les auteurs à migrer chez Dargaud deux albums plus tard.

En somme, un très bon cru, mais ce n'est évidemment que mon #!§@**%&€ d'avis — calamiteux — c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : René Goscinny qui tapait ses scenarii à la machine à écrire indiquait à Morris les jurons dans les dialogues au moyen des signes typographiques les moins courants et que le dessinateur restituait dans les planches sous forme de petits nuages avec des éclairs, d'explosions ou de têtes de mort.
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