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Critique de Lutopie


Twyla est-elle noire ou blanche ? Roberta est-elle blanche ou noire ? La postface crée un flou artistique et sème le trouble quant à l'identité raciale de fillettes qui deviennent adultes. On comprend en lisant Récitatif que la couleur de la peau est un problème au début entre les deux enfants - et un problème plus tard dans l'âge adulte à cause du contexte socio-politique - mais ce problème à l'origine n'est dû qu'aux préjugés entendus et répétés par les parents (des préjugés qui sont parfois confirmés par l'enfant) et le racisme s'efface dans l'enfance dès le premier échange entre les deux enfants pour faire naître une belle amitié, les deux enfants se ressemblant sur bien des points (dans leur rapport à leur mère, surtout). Et la couleur de la peau n'est tellement plus un enjeu pour les enfants qu'elles n'arrivent pas à se souvenir à l'âge adulte, l'une et l'autre, de la couleur de la peau d'une tierce personne, muette, qui aura pourtant marqué leur enfance à toutes deux ... À l'âge adulte, Twyla ne comprend pas pourquoi Roberta la rejette une fois, deux fois ... Et à partir de là, la couleur de la peau et la question raciale se pose, à partir du moment où il y a une rupture entre les fillettes, une fois devenues adultes. Mais la rupture est peut-être due, aussi, à des facteurs politico-économiques ... Et c'est bien dommage pour cette amitié mise à mal ... Mais heureusement, les deux fillettes ont appris très vite à communiquer au-delà de toute considération de ce genre. Parce qu'elles se comprennent et parce qu'elles se ressemblent. Elles se ressemblent mais ne se confondent pas par contre, et là je ne suis pas d'accord avec la postface et je dois dire que j'ai pas trop d'hésitations sur l'identité de chaque fillette. En effet, Twyla est pour moi la fillette blanche (bien que son nom soit d'origine amérindienne visiblement, alors disons qu'elle est peut-être, ma foi, amérindienne), et Roberta est la fillette noire. Et je pense qu'il est important de ne pas leur ôter leur identité parce que comme la postface le dit, il est important de défendre l'identité, pour défendre la vérité, l'histoire, et pour éviter, justement, de réécrire l'histoire et d'en faire un mensonge. Un mensonge d'ailleurs (plus ou moins involontaire, les souvenirs des fillettes s'étant perdus, ou fabriqués) qui risque à un moment de cette histoire de briser à jamais l'amitié des deux fillettes perdues et retrouvées.
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