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Critique de Jangelis


Un roman bien intéressant, notamment parce qu'il nous parle des Aborigènes, qu'on les voit vivre "de l'intérieur". On suit aussi bien ceux qui ont gardé leur vie traditionnelle que ceux qui vivent chez les Blancs, et même ceux que les religieux croient naïvement avoir convertis. Il est question aussi des métis, dont la position est presque pire.

Difficile de parler d'un roman quand il ne correspond pas à ce à quoi qu'on s'attendait. Je pensais lire un roman d'aventures mettant en scène une femme forte, mais plutôt feel good, comme j'en ai lu plusieurs sur l'Australie. Mais celui-ci m'a surprise par sa noirceur. Beaucoup de morts, beaucoup de tristesse.
Des décès qui surviennent aux moments opportuns pour l'intrigue ! Mais d'autres plus tristes et étonnants.
(Attention, c'est triste par rapport à ce que j'en attendais, et à mes lectures habituelles, mais ça reste une lecture facile et agréable).

Le roman se déroule sur deux périodes :
En 1995, Lily au lendemain de la mort de sa mère, s'interroge sur sa famille. Elle n'a jamais connu ni grand-parent, ni aucun cousin, et sa mère s'est toujours refusée à lui dévoiler quelques pans de son histoire familiale. Souhaitant avoir quelque chose à transmettre à sa fille, actuellement étudiante au loin, elle va partir, avec quelques rares indices, sur les traces de ses ancêtres.
Après quelques mésaventures, elle déniche le journal d'Olivia, qui semble se rattacher à sa famille.
La majeure partie du roman est constituée de ce journal, de 1893 à la seconde guerre mondiale.
puis quelques pages nous ramènent en 1995.

J'ai trouvé le début un peu lent. Tout change quand nous entrons dans le journal d'Olivia, qui nous fait découvrir un monde et des aventures incroyables.
Cependant, je ne sais si c'est dû à l'écriture, qui m'a un peu moins accrochée même si c'est très bien écrit, ou au fait qu'aucun personnage ne m'a paru vraiment sympathique à part quelques subalternes, je n'ai pas eu un coup de coeur pour cette histoire.
Olivia ne porte pas le roman en fille forte, comme dans d'autres séries, et curieusement, malgré ses débuts, le racisme affleure à ses pensées.

Étonnamment, j'ai lu volontiers mais sans enthousiasme démesuré, et puis j'ai fini par m'attacher aux personnages, et je suis restée longtemps sous le charme du livre après l'avoir refermé.
C'est pourquoi je disais qu'il m'est assez difficile d'en parler.
Après l'épilogue, j'ai repris le début, pour le relire à la lumière de ce que j'avais appris. Et finalement, je crois que j'ai bien aimé, même si bien triste souvent.
C'est une belle découverte du monde des pêcheurs de perle, de l'industrie perlière, et de tout ce qui tourne autour.
On suit aussi le siècle, et les deux guerres mondiales. Vues de l'autre hémisphère, avec (entre autres) le déchirement pour la forte communauté de Japonais qui vivaient là en bonne entente.

J'ai regretté cependant qu'il y ait des mots oubliés. Quel dommage que même les grands éditeurs semblent vouloir réduire leurs frais de correcteurs !

J'ai été surprise de l'habitude des Australiennes de boire un verre de vin quand elles vont dans un bar. C'est rare en France, non ? On consomme plutôt d'autres boissons dans les bars ? (Il est vrai que je ne connais pas les nouveaux usages).

J'ai aimé retrouver fugacement Fremantle, où se déroule l'essentiel de la série Swan Hill d'Anna Jacobs.

Au début de ma lecture, je m'apprêtais à vérifier si Broome était une ville existante (ma connaissance de l'Australie frôle le zéro 😌 ) et j'ai vu pile à ce moment que Jean-François Chabas, écrivain et grand défenseur des tribus aborigènes, en parlait justement. Hélas pas pour du tourisme mais pour décrire le sort lamentable que subissent encore à l'heure actuelle les Aborigènes.
Ce roman a donc une résonance toute particulière. On y lit la mise à l'écart et la vie imposée aux tribus originaires. On aurait aimé qu'en un siècle, ça se soit amélioré. Et c'est hélas l'inverse.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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