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Critique de livrevie


Florence est une vieille dame bien décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite. Soixante-quinze ans est l'âge de la raison, pas celui ou on gagatise dans un institut en portant des couches. Surtout quand on a été, et que l'on est encore, une féministe qui a marqué son temps.

La solitude est sa plus tendre amie, sa compagne de vie dans laquelle elle se drape pour ne pas subir les autres et se consacrer à ce qu'elle aime. Elle mène ses heures tambours battants. Son anniversaire surprise ? Elle n'y restera que dix minutes. Tant pis pour le restaurant si cher. Si on l'avait consultée, elle aurait poliment décliné. Son chapitre l'attend. C'est urgent. Elle part. À pied. Pourquoi prendre un taxi alors que ses jambes la portent parfaitement !

Un sacré personnage qui a marqué sa famille et son époque. Saul son ex-mari d'abord. Ecrivain fini qui a toujours un ouvrage à sortir et qui ne change jamais. Daniel ensuite, son fils. Un policier. Mais quelle idée ! Une intelligence gâchée. Sauf que Daniel est heureux comme ça. Son intelligence est toujours là, aussi vive et rare qu'avant. Et puis il y a sa femme, Janine. Une enquiquineuse béate d'admiration pour elle et dépourvue de caractère. Hormis si l'on considère qu'elle a un amant. Mais ça Florence ne le sait pas. Elle ne l'intéresse pas. Trop fade. Pas comme sa petite fille. Emily. L'insouciance feinte, une intelligence à fleur de peau et un sens de la répartie qui bouscule la vieille dame qui commence à souffrir des affres du temps.

Au fil des pages je me suis attachée à Florence et à sa vision du monde. Florence et ses actes sans queue ni tête, mais jamais inconsidérés. Cette vieille femme bougonne qui veut juste faire ce qu'elle aime, laisser son empreinte en dépit de la maladie qui la guette.

L'écriture de Brian Morton est toujours juste. Parfois elliptique, elle dévoile ce qu'il faut dans le respect de ce qu'aurait voulu Florence. Pleine d'humour, la narration adopte la vision de ces personnages, tantôt Florence, tantôt Daniel ou Janine, tantôt Emily pour se plonger dans une introspection de ce qu'ils sont. Les actes ne sont pas gratuits, ils sont induits par quelque chose. Un mot, une situation, ou simplement par ce que l'on est.


Le seul point noir est la fin. Elle est arrivée presque trop brutalement. Je me suis sentie perdue quand je me suis rendu compte que le récit s'arrêtait là. J'ai fait défiler les pages avec le vain espoir d'en avoir plus. Mais c'est sans doute un bien pour un mal. le reflet de la réussite de ce roman. Je n'aurais pas voulu qu'il s'arrête.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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