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Critique de Meygisan


Une fois n'est pas coutume, et c'est quelque part logique, Jean David Morvan nous présente le troisième belligérant de l'affaire, le tueur numéro 2 mais il insiste moins sur lui. Il y a moins de détails, sa personnalité n'est aussi fouillé que pour Naja ou Max. On apprend simplement que lui aime tuer les humains.
La confrontation se fera forcément dans le sang, et à l'image de la poussière qui dérègle une horloge minutieusement réglée, le scénario de Morvan prend son propre contrecoup. Depuis le tome 1, l'auteur nous installait dans une sorte de rythme un peu peinard où l'on découvrait les personnages mais jusque là aucun lien entre eux si ce n'est qu'ils vont devoir s'affronter. L'assertion " Quand le tueur numéro 1 d'une organisation a un contrat sur le numéro 3, comment réagit le numéro 2?" prend une partie de son sens et Morvan surprend et aime surprendre son lecteur en jouant sur les interprétations de celle ci.
Donc un premier bouleversement qui en dit long sur les intentions de l'auteur et un dénouement qui va encore plus loin et qui promet de bons moments jouissifs.
J'aime beaucoup le style de l'auteur qui révèle des informations, jouent avec le temps, n'en dit jamais trop justement pour jouer avec nous et nos interprétations. Ils jouent aussi avec les codes du genre, ce qui rend son récit surprenant pratiquement à chaque page. Même s'ils sont peu caractérisés, les personnages principaux, à l'exception de Naja dont il affine le portrait dans chaque tome, sont passionnants parce que définis simplement et uniquement parce qu'ils sont. Ce sont des tueurs. Point. Cela renforce d'autant plus le parallèle entre la vie et la mort qui lane sur la bd, et qui interroge incidemment le lecteur. Naja se cherche entre un ici qu'elle déteste, et un ailleurs qu'elle adule. Mais sa recherche de la souffrance n'est elle pas une recherche de la vie, elle qui est déjà morte une fois? Naja n'a donc pas d'autres moyens que de passer par les extrêmes, d'où les scènes masochistes d'auto mutilation. Mais peut on parler réellement de masochisme?
Jean David Morvan nous propose là une expérience de la vie et de la mort, entre douleur, souffrance, amour, haine, recherche de soi et de sa propre existence, recherche d'un sens en fin de compte. Et c'est juste magnifique....
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