Fait divers

Seulement voilà la magie ça n’existe pas, et pourtant lors d’un tel drame, quand tout s’écroule, on est prêt à croire à tout, à faire n’importe quoi, à dire tout ce qu’on peut et même ce qu’on ne peut pas, il n’y a plus de raison, plus de logique, plus de réflexion, il n’y a que ce tout petit espoir qui au fil des heures apparait et disparait tel un battement de cœur et auquel on s’accroche à s’en tordre les doigts, à s’en faire saigner les lèvres, à s’en péter les tempes….

Il arrive de temps en temps que certaines gens invoquent Dieu : on prie Dieu pour mon fils, on demande à Dieu d’avoir pitié, ho mon Dieu c’est pas possible, mon Dieu faites quelque-chose pour lui…. Julien n’est pas croyant, pas dans la religion en tout cas…. Et il a peut-être raison, la plus grande croyance que l’on puisse avoir c’est celle en soi après tout. Personnellement je suis croyante, enfin à la base, je l’ai été par intermittences dans ma vie, je veux bien que Dieu ne soit pas responsable de tout mais il y a des limites à mon acceptation et encore plus à ma compréhension… Et pourtant lors d’un tel évènement on est prêt à croire en tous les Dieux, ceux du ciel et de la terre, les officiels comme les officieux, on est prêt à s’intéresser aux Dieux de la magie (noire ou blanche et pourquoi pas les deux), à croire en la dématérialisation du pouvoir, à écouter parler de toutes les religions, de toutes les mythologies, de tous les sorciers et de toutes les voyantes. On est aussi prêts à payer n’importe quoi à n’importe quel prix, à acheter la solution, le miracle, la vie !

Un matin tu te lèves, c'est un lundi comme les autres, et puis tu reçois un coup de téléphone, et ta vie ne sera plus jamais la même...

Oui je vous en veux madame, la route est meurtrière, la route on s'en méfie, la route est un moyen, la voiture un outil, et l'humain en est l'utilisateur.

…ton grand-père était derrière moi, et toi tu étais quelque-part dans ce grand hôpital et personne ne m’amenait à toi, je m’en fous de parler, je veux le voir ! mais est-ce qu’il est vivant ? dites-moi juste si il est vivant ! laissez-moi toucher mon enfant ! parce que non te voir ne m’aurait pas suffi, il fallait que je puisse te toucher pour sentir ta chaleur, les vibrations de ta vie, et te transmettre les miennes ! avoir un contact physique comme seuls un enfant et une maman peuvent se le donner, et qui rassure tellement…

Je n'ai pas le choix et de toute façon je refuse qu'il puisse y avoir un choix, il va s'en sortir et on sera tous là quand il se réveillera, et je ne laisse pas le choix aux autres non plus, ils doivent tous rester et doivent tous se préparer pour ce grand moment, la vie il faut l'affronter c'est la seule alternative.

Et ça non plus on ne se doute pas du mal que cela fait à la famille d'un accidenté, la souffrance de devoir regarder jour après jour, heure après heure, ce corps que l'on aime tant, si meurtri, si douloureux, si ravagé, si en détresse !