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Critique de dvall


Après la lecture de « Anima », un roman d'une grande originalité et d'une noirceur brutale, j'ai voulu découvrir du même auteur « Incendies » dont j'ai entendu beaucoup de bien et qui a été porté à l'écran par Denis Villeneuve. J'ai appris que cette pièce était le second volet d'une tétralogie intitulée « le sang des promesses », et ai choisi de commencer par le commencement, à savoir « Littoral », même si chaque partie peut se lire indépendamment les unes des autres.

Tragédie burlesque, « Littoral » débute avec l'orphelin Wilfried qui apprend la mort de son père qu'il n'a pas connu. « À cet instant je tirais la baise de ma vie ! C'était bon, c'était gourmand, c'était cochon, c'était écoeurant ! et quand j'ai joui, j'ai joui en même temps que le téléphone avec l'impression de décharger de trois sonneries (…) Dringallovenezvotrepèreestmort. » Cela donne le ton. Débute alors une odyssée de la réminiscence, un voyage jusqu'à la source qui a tout du périple initiatique, où le héros doit trouver tout à la fois une terre où enterrer le corps pourrissant de son père et le fondement même de son existence. Wilfried converse avec un juge, un thanatologue, ses oncles et tantes qui refusent catégoriquement que le père soit enterré avec sa défunte épouse. Il faut alors à Wilfried rechercher une sépulture sur la terre natale du père, au Liban. D'autres personnages entrent en scène, la mémoire autant chargée de sang et de violence que leur terre l'est avec les cadavres de la guerre. Les cimetières sont pleins et personne ne veut d'une dépouille en plus. Wilfried s'en remettra donc à la mer pour accueillir son défunt père…

Bien que l'absurde ne me rebute pas, je n'ai pas adhéré à ce traitement burlesque du sujet et à ce style familier, où un chevalier Guiromelan imaginaire décapite à tout va dès que Wilfried se sent indisposé, où le père pourrissant s'adresse aux vivants, où l'obscène côtoie l'épouvantable. Il en est ainsi des attentes contrariées, elles conduisent à des rencontres inabouties. Mais cela ne me dissuade pas de lire « Incendies » qui était mon objectif premier.
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