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Critique de Ahoi242


Bois d'aubaine et autres Têtes de mule est un recueil de « 15 contes pour réveiller des métiers enfouis », des « métiers qui content » quand certains d'entre eux sont « oubliés ou à inventer ».

Parmi les métiers, on trouve un serrurier, condamné à « mettre la clé sous la porte » parce que les habitants se font confiance et font disparaître les volets, fenêtres et portes, crée de nouveaux types de clés : une clé de Sol, les clés de la réussite, les clés du bonheur, la clé de l'énigme, … ; un coupeur de cannes à sucre pour un conte qui transporte à la Réunion ; un besoin de fermer les portes, serrures ; un pickpocket, Benjamin la Brise, qui s'insurge que l'on ne considère pas son activité comme un métier - «  Alors oser dire que ce n'était pas un métier » ; un horloger dont une horloge singulière tombe amoureux; une petite fille prénommée Astrée dont les professeurs notent qu'elle est « douée mais trop souvent dans la lune » ou que ses possibilités sont « affaiblies par un caractère trop tête en l'air » deviendra astrologue ; un tailleur de pierres, Raúl, dont l'épitaphe sera « Ci-gît un homme pour lequel dans sa vie tout ne fut que pierre…sauf le coeur » ; un facteur au temps de l'email qui est « comme une lettre sans facteur » ; ou encore un intérimaire qui n'aime pas se déguiser mais doit à chacune des missions qu'on lui attribue porter un déguisement.

Pour chacun des contes qui font voyager le lecteur à la Réunion, sur le Rhône et la Saône ou dans la Voie Lactée, le titre constitue un jeu de mots en rapport avec le métier : As de pick pour le pickpocket, Homme de lettres pour le facteur, Bois d'aubaine pour les bûcherons du Rhône, Des tenues malgré lui pour l'intérimaire, Têtes de mule pour le marinier,…

Même si l'auteur ne traite pas les métiers sous l'angle de leur disparition - ou seulement par petites touches discrètes -, la majorité de ces métiers sont en voie de disparition du fait de la modernité et de l'évolution technologique et de nos usages - l'envoi d'emails plutôt que de lettres ou de cartes postales, l'utilisation de montres à quartz plutôt que des « pendules aux mécanismes obscurs, [des] montres aux rouages délicats », … Ces quinze contes constituent ainsi une réflexion sur le « En quel temps vivons nous ? » d'un Rancière et sur notre rôle dans la disparition de certains métiers.
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