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Critique de DavidG75



Cher Monsieur Mourlevat,

C'est à bord du ferry qui m'emmène de Livorno à Bastia, que je referme votre livre avec beaucoup d'émotions.

Dans le sillage de ce géant blanc des flots, les formes douces et sombres de Capri se dessinent derrière moi, telle une île mystérieuse qui semble glisser sur l'horizon au fur et à mesure que nous fendons les vagues, tandis que la mer de Ligurie nous offre son scintillement d'azurs à perte de vue...

Assis sur le pont arrière du bateau, tout de bleu et blanc vêtu, mes pensées sont encore embrumées de vos mots, la faute également, je dois bien le reconnaître, à une nuit bien trop courte (c'est fou comme la climatisation est particulièrement bruyante sur ces gros navires !).

L'endroit m'est apparu parfait pour profiter de votre second roman en littérature adulte, mes yeux encore humides d'embruns marins que nous livre le Libeccio, ce vent du Sud, mêlés aux douces émotions océanes que vous m'avez occasionnées durant cette traversée.

Certes, ce n'est pas Ouessant qui m'attend comme vous au bout du débarcadère, mais qu'elles soient du Sud comme du Nord, toutes les mers du monde possèdent en elles cette même force tranquille qui nous poussent à nous questionner sur notre passé, sur notre vie, nos joies, nos doutes, nos regrets, nos amis devenus...

Les vôtres, ces amis devenus, c'est sur le ponton de l'île d'Ouessant qu'ils se retrouvent, quarante ans après, leur jeunesse derrière eux, pour se questionner et partager une dernière fois leurs souvenirs, effleurer leurs vies du bout des doigts et leurs amours d'un battement de cils, évoquer leurs regrets ou au contraire, tenter de les exorciser...

« On se racontera ce qu'on est devenus. En réalité, nous n'en faisons rien. C'est plus subtil que ça : nous procédons par petites touches qui finissent par dessiner le paysage de chacun. »

Tels les cinq doigts de la main, il y a là Lours', grand et fort mais aussi mélancolique ; Luce l'électron libre un peu fofolle ; Jean le guide, sage et rassembleur, Sylvère le pilier au coeur tendre et la jolie Mara, celle qui les unit finalement tous...

Avec eux, c'est une palette émotionnelle forte que vous avez tissée pour nous, dans un style drôle, tendre, dramatique et simple à la fois... comme devraient toujours l'être de belles retrouvailles entre vieux amis.

Après avoir adoré Et je danse aussi, vos mots m'ont une nouvelle fois emporté.

Merci pour cette traversée maritime en votre compagnie et cet instant parfait, Monsieur Mourlevat.

Je vous laisse à présent... la Corse m'attend au bout de mon ponton à moi !
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