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Il y a quelque chose de je ne sais quoi qui me plaît chez Quentin Mouron. Est-ce la rudesse et l'harmonie qui se dégagent en même temps de ses mots ? Est-ce son univers culotté, qui joue avec le diable, les frontières et qui se maintient en équilibre sur un fil avant de sombrer sauvagement ? Est-ce son audace d'oser tout, même le plus absurde, même le plus saugrenu, même le plus violent, même le plus pur, même le plus détestable ? Je n'en sais rien...
Je suis définitivement attirée, subjuguée, dérangée. Je dois être un peu maso et aimer ce qui n'a pas de limites.
L'âge de l'héroïne nous emmène dans l'univers américain où les armes, la chaleur, la poudre, le mensonge, la famille, la noirceur règnent en maîtres. L'histoire n'est pas transcendante mais les personnages sont paumés et l'ambiance est glauque à souhait.
On est transportés instantanément, l'espace d'une heure, dans cet ailleurs de bout du monde, de bout de vie, qui nous aide à apprécier le retour sur terre bienfaisant dans notre réalité d'un après-midi chaleureux et estival sur un coin de terrasse.
Si vous n'avez pas peur d'être dérangés, lisez Mouron !
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Ce qui frappe d'abord c'est la plume très affirmée, il y a un vrai style. Ce polar court est très réussi , je n'avais pas lu d'autres romans de l'auteur mais je vais probablement rattraper cela dès que ma PAL aura baissé. Les phrases sont très courtes, l'intrigue est un peu facile mais sauvée par le style. Les personnages ne sont pas beaucoup décrits, ils sont survolés c'est au lecteur de se faire son opinion.

C'est un roman dérangeant, je pense qu'il ne laissera aucun lecteur indifférent, cela sera soit adoré soit détesté. Un polar dans les bas-fonds avec son lot de secrets, de vengeances, peu de descriptions c'est épuré et permet d'aller à l'essentiel de l'histoire. Il y a une dimension psychologique intéressante sur la vision que l'on a de nous-même, comment on se ment et les masques que l'on porte en fonction de nos interlocuteurs. C'est très déroutant car bien qu'il y ai toutes les bases du polar il y a un style assez littéraire : utilisation d'ellipses, de termes spécifiques.

J'ai un avis mitigé, quelques semaines après ma lecture je ne saurais toujours pas dire si j'ai aimé ou pas. A vous de vous faire une idée

VERDICT

Lecteurs de polars sortant des sentiers battus celui-là est pour vous !
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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La nouvelle édition de L'Histoire de la Littérature en Suisse Romande publiée sous la direction de Roger Francillon contient désormais un chapitre consacré au polar romand, ceci grâce à l'expertise avisée de Giuseppe Merrone. Puis s'il faut s'éloigner de nos régions et s'ouvrir au monde, je ne saurais que trop conseiller le Dictionnaire des Littératures Policières, rédigé sous le contrôle expert de Claude Mesplède permettant ainsi de se familiariser avec un genre littéraire extrêmement vaste qui ne supporte guère les assertions généralistes de Quentin Mouron (https://www.youtube.com/watch?v=D4oq2fLh7ZI), jeune auteur suisse romand inspiré, faisant état d'une absence de style due, entre autre, à la piètre qualité des traductions. Mais qu'à cela ne tienne, avec Trois Gouttes de Sang et un Nuage de Coke et L'Age de l'Héroïne, ce romancier prometteur et ambitieux aspire à relever le niveau avec deux polars narrant les tribulations d'un jeune dandy désenchanté, féru d'ouvrages anciens et exerçant la profession de détective privé.

A Watertown, obscure banlieue de Boston, on découvre, dans son pick-up, le corps mutilé d'un retraité sans histoire. En charge de l'enquête, le shérif McCarthy va tout mettre en oeuvre pour découvrir l'auteur de ce meurtre odieux. Il croisera sur son chemin Franck, un jeune détective dandy qui entretient son spleen à grands coups de lignes de cocaïne. Un jeune homme désabusé, un shérif en proie aux doutes existentiels, les deux hommes vont mener leurs investigation en parallèle. Il faut dire que les démarches de Frank manquent parfois d'une certaine ligne déontologique.

A n'en pas douter, Quentin Mouron tient son pari en nous livrant un texte au style aussi affirmé qu'enflammé. Les phrases sont belles, ciselées avec soin et régulièrement agrémentées du mot précis, parfois un brin désuet donnant à l'ensemble cette belle sensation de maîtrise linguistique. Pourtant le verbe soyeux, la phrase racée ne sauraient masquer longuement cette indigence de taille qu'est l'absence totale d'intrigue que l'on perçoit très rapidement au fur et à mesure de la progression d'un roman dissonant et décousu. Car Trois Gouttes de Sang et un Nuage de Coke débute véritablement comme un roman policier avec un crime à résoudre par un duo d'enquêteurs menant leurs diverses investigations. Mais loin de vouloir exploser les codes du genre, Quentin Mouron s'en désintéresse totalement pour se lancer dans une diatribe sociale extrêmement convenue, virant parfois à la farce, comme cette confrontation entre Franck et le célèbre auteur de polars James Ellsor. C'est d'ailleurs probablement au travers du portrait peu flatteur de ce romancier grossier, aux manières frustres, que l'on perçoit toute la considération que l'auteur porte pour le genre policier. Dès lors, on pourrait estimer que Quentin Mouron s'oriente vers le roman noir, type social. Mais il n'en est rien car les thématiques exposées n'entrent aucunement dans une logique visant à alimenter le crime ou l'intrigue d'une histoire échevelée. Ainsi le lecteur est rapidement désorienté comme livré aux réflexions d'un auteur qui ne parvient plus à se dissimuler derrière ses personnages, donnant cette impression confuse de faire face à un être protéiforme qui endosserait les différentes personnalités de protagonistes totalement désincarnés. L'art et la critique, l'obsolescence programmée d'une vie morose et le clivage social des différentes castes composant une société seront autant de thèmes évoqués dans une série d'analyses sociétales aussi pompeuses que prétentieuses.

Avec cet étrange enquêteur dandy, on pense bien évidemment au chevalier Dupin, personnage récurrent des contes d'Edgar Allan Poe lui-même natif de Boston, ville dans laquelle se déroule une partie du récit de Quentin Mouron. Force est de constater qu'il s'agit de références bien trop pesantes, mettant davantage en exergue cette indigence narrative à laquelle le lecteur est confronté. On se tournera dès lors vers le second opus de Quentin Mouron, L'Age de l'Héroïne où l'on retrouve pour la seconde fois notre détective privé atypique.

Brad Medley a du souci à se faire. Il n'a jamais récupéré la drogue livrée par les mexicains. Un manque à gagner considérable qui risque de plomber sa petite entreprise et de le conduire rapidement du côté du cimetière. Il charge donc Franck de récupérer la marchandise qui aurait disparue lors d'un échange dans la région de Tonopah, un trou paumé du Nevada. Il y rencontrera Léah, un jeune serveuse farouche qui officie au Jenny's Dinners, un routier miteux où viennent échoir quelques âmes brisées. Une rencontre qui ravive l'intérêt de Franck pour le genre humain. Mais il y a la cargaison d'héroïne qu'il faut retrouver rapidement.

Dans L'Age de l'Héroïne, on retrouve immédiatement la qualité d'écriture de Quentin Mouron. Les phrases sont plus courtes, plus incisives, mais le style est puissant et flamboyant. Néanmoins, L'auteur renonce toujours à cette envie de nous raconter une histoire et se contente du service minimum avec une intrigue archi convenue. On a la sensation de lire des chutes de plusieurs textes inachevés que l'on aurait rassemblés tant bien que mal pour fournir un roman bancal. C'est d'autant plus regrettable que l'ouvrage n'est pas exempt de quelques belles scènes originales à l'instar de la rencontre entre Franck et une libraire allemande, spécialisée dans les livres anciens et dont le funeste destin laissait présager quelques bons moments de lecture. Puis sans crier gare, de Berlin, on se retrouve dans ce trou perdu du Nevada pour passer en revue quelques personnages stéréotypés qui ne présentent aucun intérêt à l'exception de Léah, cette jeune serveuse mystérieuse. Malgré ce beau personnage qui aurait mérité davantage de développement, le récit s'enlise dans une tragique banalité qui, rapidement, ne présente plus aucun intérêt hormis peut-être ce constat cruel que le polar n'est pas à la portée de tous les écrivains, aussi talentueux soient-ils.

Un style allié à une absence d'intrigue. Avec les deux romans de Quentin Mouron le lecteur aura la désagréable sensation d'avoir fait l'acquisition de deux belles boîtes savamment travaillées ne contenant que du vide. Tout ça pour ça. Dommage.
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Cette sale histoire, et sale est le mot, se passe au carrefour des emmerdes.
Quel chemin choisir et comment voir le bon (une fois pour toute ?) en serait le leitmotive parfait.

Quentin Mouron a choisi d'explorer la dissolution de l'être dans son récit.
C'est une échappée qu'on espère libératrice et qui néanmoins, pourrait déraper en un jeu malsain, en rien de temps.
Point de romantisme dans ce pastiche noir. Point de tendresse gratuite dans ces bas-fonds. Point de vertu qui résistent longtemps dans ces jeux de pouvoir.

Un roman sulfureux, peuplé de seconds couteaux inconvenants.
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En demandant à recevoir "L'âge de l'héroïne" à la Masse Critique Babelio, je m'attendais à lire un polar un peu sombre... en fait, ça part plutôt sur du surréalisme, avec une certaine tendance aux allusions sexuelles que j'étais loin de soupçonner.
J'ai donc moins apprécié ce roman que prévu, mais ça tient plus à la déception de mes attentes qu'à un réel manque de qualité. J'ai trouvé que les sujets mêlés étaient intéressants et savamment mélangés, malgré leurs grandes différences (la bibliophilie et les histoires de drogue, ça ne fait pas souvent bon ménage !). L'écriture, quoique singulière, se prête bien à ce genre d'ouvrage. On sent l'aisance de l'auteur à évoluer dans ce genre d'univers surréaliste, il en est familier et s'y trouve comme un poisson dans l'eau. Je l'ai perçu lors de ma lecture.
Concernant les personnages, j'ai beaucoup aimé Leah ; peut-elle même être considérée comme l'héroïne, quand Franck ne serait que le narrateur ? Je ne spoile pas la fin évidemment, mais la façon dont l'histoire s'est achevée pour elle m'a beaucoup plu. C'est original, je ne m'y attendais pas. Franck m'est resté assez antipathique au final ; je pense que mon second personnage préféré est Keith, l'ancien combattant.
Au final, je m'attendais à mieux, mais j'ai quand même réussi à apprécier "L'âge de l'héroïne". Je pourrais même le recommander à des amis à l'occasion.
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Je tiens à remercier Babelio et la Grande Ourse pour ce court roman assez détonnant que j'ai lu d'une traite. Je dois avouer que malheureusement, je suis assez mitigé face à cet écrit, je n'aie pas été emballé entièrement par ce roman. Je vais tâcher de vous expliquer mon point de vue dans les paragraphes suivants, concluant mon avis par une recommandation de lecture.

Tout d'abord, je n'ai pas compris le pourquoi de certaines situations de l'histoire. Cela ne venait pas du fait d'avoir un vocabulaire compliqué ou des tournures de phrases lyriques. Plutôt de scènes inappropriées, qui étaient décalées sans apporter quelque chose d'essentiel, sans apporter quelque chose du tout à l'histoire. J'ai longuement réfléchi car cela m'avait légèrement choqué de lire ça mais je n'ai vraiment pas compris les idées de l'auteur, des idées que je n'arrive pas à percevoir, deviner derrière les phrases, les mots. Les lecteurs assidus de mon site pourraient se dire que je retourne ma veste, que je change constamment d'avis sur certains points des romans car j'ai déjà dit que j'aimais parfois lire des scènes décalées, rocambolesques, et autres mais ici, je n'ai pas adhéré. J'ai trouvé le ton employé pas assez enjoué pour se prêter à de la rigolade et le vocabulaire était tellement cru, familier, vulgaire. D'un côté, j'admire le fait qu'il a osé prendre ce risque-là et qu'un éditeur a également partagé ce risque mais de l'autre, je trouve que le narrateur prend un air condescendant alors que l'intervention des dites scènes n'apportent rien, tâchent l'histoire. Autre aspect des scènes qui se trouvent au début est qu'elles marquent directement le ton de l'histoire. Pas de rigolade, juste du sérieux et de la dépression.

Ensuite, un autre point intéressant du livre pour lequel j'ai un avis mitigé est l'ensemble des personnages du récit. On a très peu de descriptions, d'autant plus que le roman est très court et cela nous handicape dans une représentation générale et précise de chaque personnage. Nous avons des détails élémentaires qui nous permettent de tracer un dessin flou et approximatif de chacun des héros, voire très approximatif. du peu que nous savons des personnages, nous avons un tableau très noir, très sombre. C'est assez original de ne pas avoir des héros mais des anti-héros, des personnages sans scrupule et dont la personnalité n'est pas vraiment bienveillante. Ce côté « méchant », mauvais m'a tout de suite plu et en même temps, dérangé. Je sais, c'est assez contradictoire mais c'est vraiment le cas. Un point, un critère qui est à la fois plaisant et dérangeant. C'est un peu comme faire l'amour à une autre fille alors qu'on est en couple. L'acte charnel est plaisant en soi mais le garçon, aura, j'espère des remords et ce côté est dérangeant. Au final, je penche légèrement plus pour le plaisir d'avoir des personnages déprimés, asociaux, contraires aux normes sociales. Enfin quelque chose qui va à l'encontre des dictats de notre société.

Pour terminer, parlons du style de l'auteur, un style qui, je dois l'avouer, est très étonnant et original. Comme vous l'avez lu dans le premier argument si jamais vous l'avez lu, nous trouvons des paragraphes qui n'ont rien d'une suite logique, complètement décalés et détachés de l'histoire en elle-même et cette petite folie, malgré que je ne l'aie pas vraiment aimée, a le mérite d'être innovante et de témoigner d'une personnalité intéressante du narrateur. Passer du coq à l'âne est une qualité pour moi que j'aime bien à petites doses. Outre ces moments farfelus, j'ai également parlé de la vulgarité et de la familiarité de certains passages nombreux du roman et malgré que je n'adhère, en règle général, pas à cela, ça renforce le ton général de l'histoire et des personnages, les ancrant dans une plus grande réalité, réalité qui m'a quand même déplu. Et malgré les tournures familières, l'auteur arrive à placer des mots savants, appartenant au registre soutenu et laissant le lecteur pantois. En même temps, avec le ton de l'histoire, cela prend également un air condescendant qui raffermit encore une fois le cadre du récit, personnages y compris, mais qui m'a blessé dans mon rôle de lecteur.

En conclusion, ce livre est très bien écrit du point de vue de l'auteur, les émotions sont présentes, l'aura des personnages se dégage des mots mais malheureusement, la magie n'a pas opéré avec moi.

Lien : http://leslecturesdekevin.bl..
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Que dire de ce petit livre qui nous emmène de Berlin aux États-Unis d'un coup de baguette magique pour une enquête sur une affaire de drogue, enquête menée ( ou subie ?) par Franck, détective amoureux de littérature ?
Rien, c'est une espèce d'exercice de style difficile à suivre, il y a une recherche de style, oui, mais heureusement, c'est un petit livre !
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Dès les premières pages de L'âge de l'héroïne, on entre dans une atmosphère sombre, sauvage, déchirée, pleine de personnages à vif. Un langage cru, sans fioritures, comme le sont les protagonistes. Mais quelle écriture ! Elle est d'une impressionnante qualité. Assurément, l'auteur connait les mots, sait jouer avec et les aime.

A Berlin, on rencontre Frank, un détective bibliophile qui, entre deux lignes de cocaïne et une partie de jambes en l'air avec une vieille libraire, est chargé de retrouver une cargaison de drogue volée. Il semble passer plus de temps à se poser des questions sur la vie et sur ce qui habite ceux qu'il croise qu'à enquêter.
L'enquête en soi n'est pas passionnante mais le côté décalé et la noirceur intriguent. C'est un roman court, mordant, incisif. Je n'ai par contre pas compris les événements du début. On croit se diriger vers une enquête et finalement on se retrouve complètement ailleurs.

Si l'histoire en elle-même ne m'a pas transcendée, l'univers dérangeant et cette très impressionnante écriture, quoique parfois trop crue, me motivent à continuer ma découverte de cet auteur.
Lien : https://melolit.blogspot.ch/..
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