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Critique de SophieLesBasBleus


Mes sincères remerciements aux éditions du Seuil et à Babelio pour ce roman reçu dans le cadre d'une Masse critique.

La construction, dans les années 30, de la mythique Route One qui doit relier Los Angeles à San Francisco sert de trame à l'histoire que nous raconte MIchel Moutot. Propriétaire d'un ranch près de Big Sur, Hyrum Rock est prêt à tout pour que le tracé de la route évite ses terres. Son grand-père, Moses, a créé le ranch au milieu du XIXème siècle et l'a fait prospérer en gardant le secret sur la source de ses revenus. Mormon polygame comme son aïeul, peu sociable, Hyrum impose sa loi despotique sur ses épouses et ses enfants et refuse toute idée de progrès et de modernité. En traversant ses terres, la Route le relierait à tout ce qu'il rejette et, surtout, ouvrirait son domaine au monde extérieur, révélant ainsi les ignobles secrets familiaux et financiers.

Sur le chantier, le jeune ingénieur Wilbur Tremblay doit faire face aux obstacles naturels auxquels s'ajoutent les difficultés causées par les machinations sournoises de Rock. Alors que la Grande Dépression continue de faire des ravages, jetant sur les routes des familles dépouillées, affamées et désespérées, le drame se noue entre Hyrum, incarnation du passé, et Wilbur, image du progrès. L'affrontement de ces deux conceptions du monde est symbolisé par cette Route qui semble refermer la page du Far-West et ouvrir celle du monde moderne.

En écrivant ce résumé, je me dis qu'il y avait là une sacrée matière pour un roman plein de lyrisme et de grandeur... Mais, sauf dans quelques scènes où les ouvriers se confrontent à la roche, utilisent des engins qu'ils ne maîtrisent pas encore complètement, je n'ai pas trouvé que le roman était à la hauteur de son sujet.
Je crois que la faute en est à un choix narratif qui éloigne le lecteur du sujet central : la Route. En effet la narration se scinde en plusieurs récits et plusieurs époques: l'histoire de Moses dans les années 1850, celle de Wilbur de 1915 à 1935, celle d'al Capone, celle d'Hyrum... On comprend que ces jeux temporels sont destinés à montrer l'effondrement d'un monde et la naissance d'un autre et qu'il s'agit, en quelque sorte, de la naissance de l'Amérique moderne. Mais l'intérêt est dilué, le propos me semble affadi par ces histoires connexes qui auraient pu être distillées à l'intérieur du récit principal sans faire l'objet de chapitres dédiés.

Un peu déçue par ce roman dont j'attendais davantage d'ampleur.
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