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Critique de Sachenka


Ma passion pour la Hongrie a commencé il y a près de dix ans grâce à un roman de Sandor Marai. Depuis, après un voyage à Budapest et plusieurs autres romans de cet auteur et d'autres, cette passion n'a cessé de croître. Ainsi, la lecture de Dernier jour à Budapest s'inscrit dans cette lignée. Cette fois-ci, Marai livre un vibrant hommage à un autre auteur hongrois, Gyula Krudy. Il ne le nomme jamais directement mais c'est assez clair : il l'appelle Sinbad, du nom d'un personnage récurrent de ses nouvelles. Je ne connaissais pas Krudy, je n'ai jamais lu de ses oeuvres. Pour l'amateur de littérature hongroise que je suis en train de devenir, le nom est bien paru à quelques reprises mais je ne m'y étais pas encore mis. Au sortir de ce roman, Dernier jour à Budapest, je ne suis pas certain avoir acquis une très grande connaissance de Krudy. C'est un dandy, un homme qui aime les plaisirs de toutes sortes, mais qu'est-ce qui le distingue ? Qu'est-ce qui le motive à écrire ? Où trouve-t-il l'inspiration ? En quoi son oeuvre est originale ? Plutôt, le lecteur a droit à son flânage, le temps d'une soirée, d'une nuit. Au lieu d'aller acheter une robe pour sa fille, comme il l'a promis, il se laisse constamment distraire, entrainer d'un café à un club. Et il recommence.

Toutefois, malgré cette légère déception, le roman a réussi à me captiver. Marai ne voulait pas rédiger une biographie, son but était tout autre : faire revivre une époque à travers la lentille d'un de ses personnages littéraires parmi les plus originaux, intéressants. Et c'est tout un exploit. Il a réussi à continuer à me faire rêver de la Hongrie et de sa capitale. Grâce à Dernier jour à Budapest, j'ai pu déambuler avec Sinbad dans une ville qui me devient presque familière, empruntant les mêmes rues, les mêmes passages, le même pont, me rendant dans les mêmes quartiers, rencontrant des amis dans des cafés, etc. Comme j'aurais aimé flâner en compagnie de Krudy ! Aussi, j'ai rencontré une quantité incroyable d'auteurs et d'artistes en tout genre. Même si la plupart m'étaient inconnus, ça n'a pas dérangé. Bien sur, il y a plusieurs notes de bas page (tant de l'éditeur que de la traductrice) ainsi que, à la fin, une liste des écrivains cités. Et, malgré tous ces noms de personnages et de lieux, tous aussi improbables les uns que les autres, je ne me suis jamais senti perdu. Au contraire, j'avais l'impression de constamment découvrir. Tellement que je referme ce roman avec une longue liste d'auteurs et de livres à lire. Trop longue, sans doute, mais qu'importe.

Encore plus, par moment, j'avais l'impression de me sentir Sandor Marai qui, lui-même, se prenait pour Gyula Krudy. Et, avec eux, j'éprouvais une nostalgie pour une époque révolue, un monde magique. Quel émerveillement !
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