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Critique de myrtigal


C'est le sixième roman de Sándor Márai que je lis, et c'est la sixième fois que je suis totalement emportée, hypnotisée, chamboulée.
Comme presque tous les romans de Márai l'action peut se résumer en deux mots, mais comme dans tous les romans de Márai ce qu'on y ressent est multiple. Les braises m'a particulièrement rappelé Les mouettes ; car il s'agit ici aussi d'une conversation qui va durer une nuit entière. Une nuit fiévreuse, une longue nuit. Henri et Conrad, deux vieux amis, se retrouvent après quarante et un ans sans s'être vus. Ils vont discuter pour essayer de mettre au clair les raisons de leur amitié brisée, tenter de lever les nombreux secrets et non-dits qui entourent leur étrange, mais très fort, lien d'amitié.

Leur conversation est un véritable échange fiévreux, foisonnant, profond, et philosophique où ils discourent sur à peu près tout ; l'amitié (coeur du livre), l'amour, l'honneur, le devoir, la famille, c'est à la fois un plaisir à lire et aussi très questionnant. Mais ce roman, et leur conversation, est aussi et surtout un fabuleux portrait d'un monde disparu ; celui de l'empire austro-hongrois. Un empire englouti par la guerre, et avec lui l'enfance et la vie qu'ils ont connu ; une société bourgeoise codifiée par des normes sociales contraignantes, par le carcan des conventions et des apparences, qui d'ailleurs d'une certaine façon auront raison des deux hommes.
Ce roman a eu sur moi l'effet d'un page-turner, comme avec Les mouettes je n'arrivais plus à le lâcher, j'avais envie de connaitre cette « vérité » que Henri cherchera toute la nuit durant, quitte à en attendre un peu trop. Car j'ai été très légèrement frustrée par la fin, mais comme je le dis presque chaque fois dans mes critique de Márai ; j'ai compris qu'il y aura toujours une part de mystère autour de ses personnages et de la fin de ses histoires. Doucement j'ai appris à l'accepter.

J'ai retrouvé dans ce sixième roman tout ce que j'ai découvert et tant aimé de cet auteur ; une plume poétique, une extraordinaire acuité psychologique, un récit lent mais un rythme haletant, plusieurs strates de lectures, et des thèmes universels.
Du grand Márai.
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