AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Elwyn


Gidéon la Neuvième est une sorte d'OVNI littéraire. Si le tableau se dessine sur fond de SF space-opératique, avec des planètes habitées de maisons nécromanciennes et se déroulant dans un futur lointain, le récit lui-même répond plus au genre de la fantasy. Dans celui-ci, on y suit Gidéon, jeune femme asservie à le Neuvième Maison, une maison qui n'aurait jamais dû exister et qui protège le Tombeau Scellé (nom de la saga). Son rêve, c'est de s'enfuir. Elle en a marre de trainer parmi les cadavres et d'être traitée comme une moins que rien par sa rivale et héritière de la Neuvième Maison : Harrowhark. Après une énième tentative de fugue abortée, l'opportunité se présente peut-être pour elle d'accéder à son aspiration de liberté : les héritiers de chacune des neuf maisons sont appelés par l'Empereur à se retrouver sur la planète de la Première Maison, dans la Maison de Canaan, afin d'évaluer leur compétence à devenir un-e lycteur-e. Ce titre désigne les nécromanciens choisis afin d'assister l'Empereur dans sa tâche, tant par le combat que par le conseil. C'est avec le rôle de cavalière (pour lequel elle n'a pas été formée) que Gidéon accompagnera Harrowhark dans cette tâche, qui ne sera pas si simple qu'elle ne laisse entendre. Les héritiers des maisons se retrouveront face à une série d'énigmes qu'ils devront résoudre, seuls ou en s'entraidant. Hormis, la situation tourne rapidement en une sorte de Hunger Games en raison des présences étranges abritées dans la maison.

Ce récit présente de nombreuses forces (et en fait, pas de critiques à mon sens, bien que ce ne soit pas tout à fait un coup de coeur).

D'une part, j'ai beaucoup aimé la manière dont Tamsyn Muir nous présente son monde, phalange par phalange. Par ses idées et sa plume, elle nous offre un univers sombre, glaçant, gothique, et par moment très horrifique. Cependant, elle arrive à garder l'équilibre pour ne pas tomber dans une caricature facile et décevante. Les éléments de l'intrigue sont distribués au compte-goutte, m'ayant laissé le plaisir d'essayer de comprendre ce qu'il se tramait dans les décombres de ce qui fut la glorieuse Maison de Canaan. J'ai apprécié le soin apporté aux détails, par exemple les différentes formes de nécromancie que les protagonistes pratiquaient, ou à la richesse légère des descriptions qui m'ont permis de parfaitement me représenter ce monde. Et parlons des scènes de combat ? Sublimes.

Un soin tout particulier à également été apporté aux personnages, les rendant crédibles. Les interactions entre ces derniers, et tout particulièrement entre les deux personnages principaux, Gidéon et Harrow étaient également bien réalisées. Ce duo de choc danse sur le rythme macabre du « je t'aime, moi non plus » et leurs échanges cyniques et acerbes m'ont séduite. C'est d'ailleurs elles qui font la dynamique si bien réussie du titre à mon sens.

Finalement, c'est l'atmosphère générale du récit qui vient sublimer l'oeuvre. Sombre, mystérieuse, horrifique : happant.

Avec ce premier roman, et ce premier tome, Tamsyn Muir signe un chef d'oeuvre. J'attends la suite avec impatience et me réjouis de lire ce qu'il va advenir de nos personnages, des relations qui les lient, et d'en savoir un peu plus sur ce qui a amené le monde à se retrouver dans une telle situation.
Lien : https://navigatricedelimagin..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}