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Critique de Chouchane


Avril 1994, c'est le génocide des tutsis du Rwanda. Scholastique Mukasonga exilée en France avant le drame y a survécu mais 37 membres de sa famille seront massacrés dont sa mère Stéfania, la femme aux pieds nus. Au Rwanda une tradition veut que les enfants d'une défunte recouvrent son corps d'un pagne car personne ne doit voir le corps d'une mère ; c'est parce qu'elle n'a jamais pu recouvrir sa mère que Scholastique Mukasonga va écrire ce livre comme un pagne que l'on déploie. Pour honorer la mémoire de ces mères courages, c'est la vie qui est choisie dans ce récit. La description de la vie d'avant, pour faire revivre le rythme des saisons et des coutumes : la récolte du sorgho, la construction des cases, les magnifiques coiffures appelés imasunzu (dont je vous conseille d'aller voir les photos sur Internet) … c'est aussi un quotidien de peur car bien avant le drame les tutsis sont stigmatisés, ils sont les bêtes nuisibles, les cafards. Les signes de l'extermination à venir sont là, le mépris, la terreur, les viols, les meurtres sporadiques, les cases saccagés, les bêtes et les enclos brûlés, l'absence de justice. Au travers de ce récit, Scholastique décrit l'amour infini des mères pour leurs enfants, ces femmes inépuisables qui tentent coûte que coûte, malgré l'exil, la crainte de mourir, l'absence de projets possibles de maintenir vivantes les coutumes. Une vie faite de courage et de solidarité.
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