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Critique de MaggyM



Nous sommes au début des 70, le Rwanda a déjà connu des soulèvements, il en connaîtra encore. le pays au mille collines s'est libéré du joug des colonisateurs il y a une dizaine d'années, renversant les jeux de pouvoirs et plaçant à sa tête un gouvernement pro-hutu. Virginia et Veronica représentent le quota tutsie du lycée Notre Dame du Nil. Un lycée destiné à l'élite féminine rwandaise, pas la plus intelligente ou la plus prometteuse, mais la plus nantie, la plus politiquement correcte...

L'autrice nous propose de passer une année scolaire dans un lycée pour jeunes filles, pas très loin de l'endroit où le Nil prend sa source. Chaque chapitre s'apparente à une chronique de la vie scolaire. En toile de fond, on sent déjà tous les relents putrides qui conduiront le pays, 20 ans plus tard, au génocides des Tutsis. La discrimination est partout dans le lycée. Ca commence avec les jeunes tutsies qui ne peuvent manger qu'une fois que leurs camarades se sont rassasiées, devant se contenter des restes. Ca se poursuit à travers la polémique sur le nez de la Vierge Noire qui domine la source du Nil; c'est dans toutes ces petites choses du quotidien, entre brimades et mauvais coups, entre croyances et jalousie.

J'ai trouvé que l'autrice rendait bien le contexte de l'époque et permettait d'apporter un éclairage sur ce qu'il s'est passé en 1994. Comme une conclusion prévisible d'un contexte politique exacerbé, au point de pourrir les relations entre élèves vingt ans plus tôt. Et le tout sous l'oeil indifférent, quand il n'était pas encourageant, de l'encadrement religieux; blanc, évidemment.

J'ai été beaucoup moins séduite par le style de Scholastique Mukasonga qui se résume bien souvent à des phrases courtes "sujet-verbe-complément". A la limite, si tout le roman avait été écrit comme les premières pages où il n'y a finalement pas de virgule ça aurait pu donner un certain rythme ou du moins apporter une dimension complémentaire au récit. Mais finalement il n'en est rien. les phrases se sont allongées, les virgules sont apparues, et bien que la structure "sujet-verbe-complément" soit restée la norme, ce souffle rythmique attendu n'a pas pris.
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