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Critique de ODP31


Quand le Bengale s'emballe. Polar historique épicé au curry.
Nous sommes en 1919 en Inde et les villas coloniales se lézardent sous la chaleur moite de Calcutta. C'est le début de la fin pour le Raj britannique, le mouvement nationaliste indien prend de l'ampleur influencée par la pensée non violente de Gandhi. le 13 avril, le massacre d'Amristar qui voit un rassemblement politique réprimé dans le sang, constitue un point de bascule vers l'Indépendance. C'est dans ce contexte historique agité qu'un ancien enquêteur de Scotland Yard, veuf et vétéran de la Grande Guerre, débarque pour enquêter sur l'assassinat d'un haut dignitaire britannique survenu à proximité d'un bordel. L'affaire est sensible, la chasse au bouc émissaire sacré est ouverte.
Le Capitaine Wyndham, fervent serviteur de la Couronne britannique, God save the Queen et ses résidences secondaires, est remué dans ses fondations, choqué par le comportement raciste de ses compatriotes. Dans son enquête, il est guidé et secondé par le sergent Banerjee. Indien ayant étudié à Londres, il est tiraillé entre son emploi au service des Anglais et les élans indépendantistes qu'il partage. le choc des cultures sans constat à l'amiable.
Enquête policière à la Conan Doyle aussi addictive que l'opium vapoté par le Capitaine Wyndham pour fuir son passé, ce roman dépasse la partie classique de Cluedo dans le Cottage un dimanche de pluie et aborde avec beaucoup de subtilités l'arrogance du colon britannique envers ces 300 millions d'Indigènes qui réclamaient leur indépendance.
La peinture des personnages est bien laquée, le climat étouffant du Bengale est mieux restitué qu'un bulletin météo annonçant la canicule depuis un studio climatisé et les dangers n'ont pas besoin de panneaux indicateurs pour être partagés avec le lecteur. Il faut dire que boire de l'eau constituait déjà un risque mortel.
La description en immersion de Calcutta, ville des pauvres que je ne connaissais qu'à travers l'oeuvre de Mère Teresa et des rites funéraires pratiqués sur le Delta du Gange, offre un décor extraordinaire à cette intrigue, première d'une série qui compte déjà quatre titres en Angleterre. La seconde aventure doit sortir à l'automne. J'ai déjà le tandoori qui bouillonne d'impatience.
Je finirai ce billet avec Darjeeling. Dans le roman ce n'est qu'une partie du titre et une destination, mais ce nom suave suffit à fantasmer des rêves de voyage. A défaut, on boira son thé, sans parler de la célèbre marque de lingerie assez éloignée du Sari.
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