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Critique de laulautte


Un son a disparu, un salut par Rodrigo Muñoz Avia à La Disparition, ainsi qu'à son artisan par moult allusion à son cosmos, via un roman louant la sophistication du français.
Un roman pour ados, doux, pas banal aussi ; au format ainsi qu'à l'illustration sympas, assortis à son public. Un roman dont la traduction vaut un bob bas !

Ce « charabia », c'est ce même langage que Jorge, 11ans, emploie depuis la disparition de son amie Eléonore… la mystérieuse et rêveuse Eléonore qui noircit du papier avec la lettre E… ce E qui la commence, la centre, la termine... Alors Jorge, encouragé par son père, libraire et adorateur de Georges Perec et de son roman La Disparition, s'est juré de faire disparaître la lettre E de son vocabulaire tant que son amie ne lui sera pas revenue.
Mais Jorge sait que ce défi « perecquien » ne suffira pas à faire revenir son amie, alors il mènera son enquête et apprendra à persévérer et à se surpasser.

Un son a disparu est un roman jeunesse à la première personne qui invite son jeune lecteur à jouer avec les mots et à découvrir les subtilités du langage. Rodrigo Muñoz Avia rend hommage à Georges Perec en reprenant la contrainte lipogrammique dans les propos de son jeune héros et narrateur. Un exercice qui n'a pas été difficile seulement pour le jeune Jorge, mais également pour la traductrice Anne Cohen Beucher. Dans le roman original, c'est la lettre A, la plus utilisée en espagnol, qui ne l'est pas, ce qui lui a valu un travail de retranscription et d'adaptation « casse-tête » pour faire disparaître la lettre E, la plus utilisée chez nous. Chapeau bas Mme Anne Cohen Beucher qui a « suer sang et eau sur ce texte incroyable ! ».
Rodrigo Muñoz Avia a eu la bonne idée de faire découvrir cette figure de style originale à un public pré-adolescent, et de partager par la même occasion un peu de sa passion du langage, et l'a fait de manière judicieuse au travers de l'intrigue d'une deuxième disparition, – sans tomber dans la tragédie – pour l'amener à comprendre que chacun dispose de ressources insoupçonnées.

L'ouvrage en lui-même est de très bonne facture, avec une couverture à rabat cartonnée joliment illustrée, adapté à son lectorat avec des chapitres courts introduits par d'autres dessins de Julie Staboszevski, et quelques pages d'explications de la traductrice sur son travail et sa rencontre avec l'auteur (dont une biographie se trouve également à la fin). Une lettre d'Anne Cohen Beucher qui remercie également sa maison d'édition, Alice Jeunesse, et le Centre National du Livre pour lui avoir fait confiance et avoir permis que « el signo prohibido » nous parvienne… merci à eux et à Babelio pour me l'avoir fait parvenir. Un son a disparu a été une sympathique et originale découverte qui j'espère trouvera une place de choix dans la bibliothèque de la pré-ado de la famille.
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