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Critique de Manyoth




Il y a des livres que l'on dévore en première lecture, c'est plus tard en les relisant que l'on passe de gourmand à gourmet !

On présente encore le livre de Camus ?! Si ?! OK !
Alors voyons, Meursault vit à Alger, indifférent à ceux qui l'entourent, au décès de sa mère, à Marie qui l'aime. Etranger aux autres & à lui-même dans une vie apathique, dénuée de toute ambition.
Il flingue un Arabe, il est emprisonné, et dans l'attente de son jugement réfléchit lucidement à sa condition.
Sa vie, son geste assassin, visiblement, son procès ne lui semblent que l'inévitable enchaînement de l'absurdité de l'existence. Condamné à mort, Meursault persiste dans son obstination & demeure indifférent à sa sentence.

Avec beaucoup de recul, je relis l'Etranger 20 ans plus tard, honnêtement j'ai eu envie de lui filer des baffes !
Ce qui frappe avant tout à mon sens dans cette oeuvre, c'est la simplicité. Une ecriture aussi lapidaire que la sentence finale, des phrases courtes qui marquent une volonté de ne pas faire de style, d'échapper à l'esthétique pour mieux établir la cruauté d'un constat sombre, chaque homme « meurt sot » comme le narrateur !
Camus apporte dans ce livre une série d'interrogations morales qu'il convient de saisir. La vanité, l'excès d'autorité, les valeurs sociales & religieuses se heurtent ici à une écriture froide qui les dénonce dans sa dérision. Beaucoup de non-dits, de gènes & le sentiment d'une profonde solitude, un malaise bouleversant ou un homme a dû perdre confiance en le genre humain pour voir les choses ainsi.

Je ne vais pas faire de la philosophie encore moins de l'absurde mais je voudrais évoquer la beauté de ce livre illustré par José Muñoz. Ses illustrations cadencent le récit avec son fameux noir & blanc, entre fauvisme à la Matisse & expressionnisme aux éditions Futuropolis & aux éditions Gallimard
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