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Critique de Apoapo


Il est facile de déceler dans cette nouvelle un récit biographique fictionnel du très célèbre jazzman Charlie Parker, nommé ici Johnny Carter, ayant pour cadre la courte période que le musicien passa à Paris. Tous les noms sont altérés mais plusieurs personnages (ou tous ?) sont réels ; le doute plane sur le narrateur, le critique musical français ami intime et auteur d'une biographie sur le compositeur : il est appelé Bruno V., et certains y ont trouvé une référence à Boris Vian. Je n'ai pas pu vérifier si la circonstance de l'amitié entre Vian et Parker est avérée. Ce qui est saisissant de réalisme, c'est la toile de fond parisienne (Saint-Germain-des-Prés) et les conditions matérielles et sanitaires du héros, déjà très atteint notamment à cause de son alcoolisme et de sa toxicomanie.
Le texte, entre descriptions, dialogues et monologues du narrateur, se concentre surtout sur un questionnement du délire de Johnny - le narrateur comprend-il bien la personnalité de son ami ? -, incohérent dans ses propos, ses hallucinations et ses comportements, qui, regardés de haut par un narrateur plutôt antipathique, pédant et moralisateur, finissent par devenir de plus en plus compréhensibles pour le lecteur ; par conséquent, j'ai éprouvé de la satisfaction à m'être progressivement "désolidarisé" du narrateur et rapproché du musicien apparemment dément et peu susceptible de susciter de l'empathie au demeurant... Avec une prise de distance par rapport à la parole du narrateur, force est de constater que la nouvelle "fonctionne", bien que ou parce que le style n'appelle pas l'adhésion.
L'autre attrait de cette édition au format inusuel, qui forme une synthèse entre le "beau livre" et la BD, réside dans les nombreuses et belles planches à l'encre de Chine par José Muñoz, qu'il faut considérer comme co-auteur à part entière, non comme simple illustrateur.
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