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Critique de anneAFB


C'est la deuxième fois que je me plonge dans un roman d'Antonio Muñoz Molina et, comme dans Pleine Lune, l'auteur créée une ambiance ouatée et se refuse à nous livrer un récit linéaire. On entre donc difficilement dans ce roman, d'autant plus que l'auteur est friand des longues phrases et d'analepses. Un narrateur sans nom et dont on ne saura rien nous parle de son ami Santiago Biralbo, un pianiste de jazz, et de son histoire d'amour avec l'énigmatique Lucrecia. Magnifique écriture très poétique, Molina sait merveilleusement décrire l'attente et l'amour.
"Mais je ne peux pas imaginer quel était le visage qu'a vu Biralbo à cet instant, ni de quelle manière ils se sont retrouvés, ni comment s'est exprimée leur tendresse mutuelle, jamais je ne les ai vus ensemble et jamais je n'ai pu les imaginer ainsi ; ce qui les unissait, ce qui les unit peut-être encore aujourd'hui était un lien qui contenait en lui-même l'essence du secret. Jamais il n'y a eu de témoins, pas même quand l'obligation de se cacher ne les persécutait plus, et si quelqu'un que je ne connais pas s'est trouvé avec eux ou les a surpris un jour ou l'autre dans les cafés ou les hôtels discrets où ils se donnaient rendez-vous à Saint-Sébastien, je suis sûr qu'il n'aura rien pu découvrir de ce qui leur appartenait véritablement : une trame de mots et de gestes, de pudeur et d'avidité, parce que jamais ils n'avaient cru se mériter l'un l'autre et qu'ils n'avaient rien désiré ni possédé qui ne se trouvât qu'en eux-mêmes [...] En se regardant, ils s'appartenaient comme on sait qui on est quand on se regarde dans un miroir."
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