AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de le_Bison


Un air des Beatles s'échappe de la voiture, une vieille cassette qui crachote encore quelques mélopée pop d'un autre temps. Drive my Car fredonne Paul McCartney. Elle conduit cette vieille voiture, fume cigarette sur cigarette, fenêtre ouverte. Lui, assis sur la banquette arrière, relit son texte, la pièce de théâtre qu'il est en train de jouer. Ça pourrait faire un grand film, avec en arrière-fond l'histoire de sa femme décédée il y a quelques années. Des années, des jours, peu importe, la perte n'a plus de temps, la vie s'est arrêtée.

Assis au comptoir d'un bar presque désert, de vieux disques de jazz tournent en boucle sur la platine. D'Art Tatum à Coleman Hawkins. J'enchaîne dans le noir enfumé, quelques bières, quelques whiskys, quelques romans. J'aime lire dans ces endroits-là, lire des histoires de bars et de silence. Et le bar de Kino me propose ce temps de recueillement, sur le souvenir des femmes perdues, celles qui vous quittent, volontairement ou pas. Parce que l'on ne se remet jamais du départ de l'évidence, cette femme qui occupe votre esprit jour et nuit. Alors, dans ce bar, où le jazz tourne, la vie s'arrête.

Des histoires d'hommes et de femmes, sous le regard des hommes sans femmes, mais des histoires où la femme est omniprésente, dans les pensées, dans les souvenirs, dans les fantômes, de ces hommes perdus au coeur déchiré, à l'âme brisée. Des femmes à la fois absentes et présentes. Et dans ces cas-là, un sentiment de solitude enivre le lecteur, dans le bar de Kino ou la profondeur du Kansaï, spleen et jazz, les mots se mêlent à la musique, la balade des maux, une bière.
Commenter  J’apprécie          706



Ont apprécié cette critique (64)voir plus




{* *}