La vie est un roman

C'est un roman du double, des pistes brouillées, des figures qui se croisent, se répondent, s'échangent et se complètent. Des silhouettes qui se fondent en un seul caractère, des fonctions qui s'opposent et s'attirent, des antagonistes qui fusionnent et ne forment qu'un.
C'est un roman de la figure du double littéraire quand auteur et lecteur, acteur et spectateur, écrivain et personnages sont des fonctions interchangeables, où chacun voit l'autre quand il s'observe dans un miroir. Dans le reflet d'une nouvelle vérité, dévoilée par une petite fissure, la porte d'entrée vers la fiction, échappatoire de la réalité. Entrer dans l'histoire, en devenir l'auteur, naviguer entre réalité et illusion. Rompre l'enfermement du livre, s'échapper du récit, se libérer des mots.
« C'était très sympa, même si je ne suis pas sûre d'avoir bien compris la fin », dit une lectrice dans le roman. Est-elle mon double, à moi qui ne suis pas certaine d'avoir saisi totalement le propos de ce récit que l'on pourrait interpréter comme une allégorie de la caverne de Platon ; comme une illusion de roman ? Serait-ce moi ce personnage, créature au quatrième degré d'une mise en abîme reflétant une manipulation littéraire constellée de références et de citations, comme autant d'étoiles éclairant une illusion déguisée en réalité ?
Qui sait, je pourrais même en être l'autrice, tant nos propos se rejoignent dans une même confusion, tant ils éclatent dans une étourdissante explosion de niveaux de lecture s'éparpillant dans tous les sens.
« La vie est un roman », ce roman en a autant que de personnages, autant que d'histoires rocambolesques, autant que de références, autant que de genres, du thriller au fantastique en passant par la littérature intellectuelle.
« Les lecteurs lisent le livre qu'ils veulent lire, pas celui que vous avez écrit ». A chacun de le lire, à chacun d'y écrire son histoire.
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