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Critique de BlackKat


Je suis une fidèle de Guillaume Musso depuis ses débuts! Il y a du bon, du moins bon, parfois de l'émotion à tirer des larmes et parfois juste une lecture rapide et agréable.

Un appartement à Paris fera partie de la seconde option.

Nous retrouvons Madeline Greene avec qui nous avions fait connaissance dans L'appel de l'ange. Elle est toujours un peu brute de décoffrage la demoiselle, voire malpolie et suffisante. Pas vraiment sympathique. Et elle ne l'est toujours pas à mes yeux quand pour « s'ancrer » dans la vie, elle troque la solution létale à son mal-être pour l'opposé, tout aussi égotique.

En quête de repos, Madeline se retrouve à Paris, dans un ancien atelier d'artiste, Sean Lorenz, peintre de génie décédé depuis un an, à la vie tumultueuse et tragique. Elle tombe sous le charme qui se rompt très vite lorsque un colocataire s'invite en la personne de Gaspard, auteur de théâtre misanthrope, porté sur la boisson et la solitude. Ce n'est pas le coup de foudre mais Sean Lorenz, ou plutôt son fantôme, s'invite entre les deux pour les unir dans la quête de ses trois dernières supposées peintures que personne n'a jamais vues. Cet artiste torturé par le rapt et l'assassinat de son jeune fils laissera un message posthume qui mènera notre duo aux States, sur les traces du kidnappeur et, pourquoi pas, à élucider cette affaire.

L'ensemble se lit bien, le style est fluide, ponctué de rebondissements et de réflexions.

J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié les tirades de Gaspard sur sa vision du monde et de la société, entre misanthropie et cynisme désabusé.
Tout comme les réflexions sur la parentalité: un homme qui aime peut-être trop son fils pour celui qui ne veut surtout pas d'enfant avec l'excuse que la société actuelle n'est pas parfaite, une femme pour qui aimer son enfant n'a jamais été une évidence pour celle qui en veut un à tout prix, pour trouver sa place en ce monde. Des avis abordés mais juste survolés.
Tout comme j'ai aimé le portrait de l'artiste, même un peu trop stéréotypé, dans son processus de création, ses souffrances et son existence torturée.
Car si Lorenz n'est plus, il est LE fil conducteur et un des personnages principaux du roman. On apprend à le connaître au gré de l'enquête, sa bonté, Pénélope, sa muse destructrice, son amour exclusif pour son fils, son exigence pathologique pour son art. Il est le reflet fidèle que le néophyte peut avoir sur la marginalité de l'artiste type, couplé des sentiments qui le rende attachant.

Par contre les références culturelles, entre citations littéraires et étalage de marques vestimentaires ou sur la déco sont quelque peu agaçantes! C'est, à mon sens, inutile, lourd et surfait.

Depuis L'Appel de l'ange, soit 5-6 romans, Guillaume Musso commençait à s'orienter timidement vers du thriller. Et avec Un appartement à Paris, je ne le sens toujours pas mature dans ce style. Si le tout reste agréable, il n'implique pas suffisamment son lecteur dans l'intrigue, la fin n'est tout simplement pas crédible et conclut une accumulation d'invraisemblances, comme l'effraction de l'école, l'appropriation arbitraire des toiles et j'en passe.

J'ai juste en vie de dire que l'auteur devrait se décomplexer, revenir à ses débuts ou se lâcher totalement dans le thriller. Mais à un moment donné, faut choisir car là, on navigue entre deux eaux et la nage n'est pas acquise.
Il y a du potentiel, de bonnes idées et des personnages intéressants si tant est que l'auteur puisse pimenter le tout avec davantage de profondeur à tous niveaux et moins de décorum. C'est mon humble avis.

J'ai lu ici et là que c'était le roman de la « maturité ». Absolument pas. Mais Guillaume Musso a tout en mains pour que le prochain le soit…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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