- C'est toi qui a raison. Parfois, à trop se poser de questions, on en oublie l'essentiel.
Parce que le regard des autres ne définit pas ce que l'on est, je crois aujourd'hui que le plus important est de vivre intensément son existence.
Tu es juste une salariée. Rien d’autre. Et c’est très bien ainsi. Sait-il que sa phrase, aussi banale et véridique soit-elle, me fracasse ? Parce que j’ai cru à une période de ma vie que j’étais l’unique pour quelqu’un. Lui, en l’occurrence. Et qu’en cet instant, je me rends compte que je ne suis rien d’autre. Encore une fois.
Le ton sur lequel Nathalie prononce ces mots est badin. Pourtant, au lieu de rire comme je l’aurais fait d’habitude, j’arrête net mes mouvements. Deux gamelles superposées sur le chariot dégringolent à terre en faisant un bruit monstrueux. J’ai comme la sensation que mon cœur arrête de battre, que ma poitrine se comprime et que mon cerveau tourne trois fois sur lui-même. D’où sort-elle ce nom ? Pourquoi parle-t-elle de Victor ?
Ma personnalité est un frein à toute interaction humaine dite « normale ». Tout le monde sait que je suis plus réceptive à la compagnie des animaux qu’à celle des êtres humains. On va dire que Driss marque tout de même un point pour sa gaillardise