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Critique de alouett


« À quoi rêvent les jeunes filles des années 70 ? Amélie, Garance, Élise et Rose-Aymée partagent le même appartement, à Montparnasse. La Commune de Paris vient à peine de se terminer – car nous sommes en 1873 – et le monde de demain s'annonce déjà. Amélie écrit, Garance peint, Élise veut devenir chanteuse, Rose-Aymée est modèle. Nadja raconte les quatre saisons de leurs destins entrelacés, dans ce Paris de la bohème littéraire et artistique à la fois si lointain et si proche de nous » (extrait du Quatrième de couverture).

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(...)

Ce n'est pas la première fois que j'ai l'occasion de lire Nadja. En 2010, les conseils de mon libraire m'avaient permis de découvrir "L'homme de mes rêves", un album aussi sensuel que troublant. Forte de cette expérience, je m'étais attaquée aux trois tomes de "La Forêt de l'oubli" que je n'ai malheureusement pas partagé sur mon blog (mais heureusement, Noukette l'a chroniqué !).

A chaque fois, j'avais été saisie par la maîtrise de Nadja, son style, son trait et l'angle d'attaque retenu pour déplier l'univers. C'est étrange à dire mais lire cette auteure équivaut à ressentir tout un panel de sensations, du moins en ce qui me concerne. Les contours épais posés au pinceau donnent l'impression que ses personnages sont contenus dans une enveloppe charnelle que l'on pourrait presque palper. Et même lorsque l'illustration n'est pas très précise, nous forçant à deviner l'émotion d'un personnage et à imaginer les détails manquants d'une expression de visage, cela ne me gêne pas. Dans ces moments, j'ai l'impression qu'un voile de sensualité est volontairement posé entre mon regard et le tableau vivant décrit par le livre.

(...) je retrouve donc avec satisfaction cette veine graphique dont je viens de vous parler. Nadja donne du relief au moindre détail narratif, c'est captivant. Je retrouve également non pas un mais quatre personnages qui débordent de féminité malgré les situations difficiles qu'elles traversent. Je retrouve aussi cette utilisation particulière de la métaphore. En effet, Nadja décroche régulièrement de l'intrigue principale et développe de courts passages qui nous immergent totalement dans un monde onirique très intriguant. L'auteure aborde ces moments de telle manière que j'ai toujours l'impression d'être au coeur de l'intimité du personnage, comme s'il s'agissait de fantasmes. D'ailleurs, l'album s'ouvre sur un de ces passages, c'est donc par ce biais que l'on « rencontre » le personnage d'Amélie (l'écrivain qui, comme le titre de ce tome l'indique, sera le personnage qui sera le plus mis en avant durant cette lecture).

Le marron domine sur cet album. Il donne une impression de mélancolie ambiante sans que cela n'alourdisse les propos. Les héroïnes semblent tourmentées mais cela ne les empêchent pas d'être attentive à l'Autre et d'avoir des projets d'avenir souvent ambitieux, parfois irréels… On devine l'issue dramatique de l'histoire mais ces femmes sont animées par une réelle étincelle de vie qui nous fait croire en tous les possibles. Bien qu'ancrée dans une France aux moeurs démodées (on est au XIXème siècle), les réflexions de fond sont pourtant transposables à certains questionnements actuels : la place de la femme dans la société, la domination des hommes dans les processus décisionnels, la relation amoureuse, le besoin de reconnaissance personnelle et professionnelle, le rôle et la place de l'Art dans la société. Un questionnement pluriel dont on se saisit parfaitement.

[Lire l'intégralité de la chronique sur mon blog]
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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