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3,56

sur 27 notes
Elle s'appelle Louise. Elle a cinquante-six ans. Elle est veuve. Son fils s'appelle Paul.
Louise et Paul sont éloignés, distants, incompris. Paul fugue de plus en plus souvent. Il vole des boîtes de conserve, les bijoux de sa mère. Il va sur la plage, là où des migrants veulent rejoindre l'Angleterre.
Louise ne comprend pas.
Paul finit par fuguer et par ne plus revenir.
Louise est en colère, haineuse, mal à l'aise.

Et moi avec tout ça, je suis mal aussi car je ne sais pas au fond où voulait m'emmener Laure Naimski. Je n'ai pas saisi le fil, je n'ai pas compris ni Louise ni Paul. C'est rempli de métaphores mais à trop imager l'histoire, j'ai fini par m'y perdre totalement. Les personnages manquent de relief, qui sont-ils, d'où viennent-ils, où vont-ils, je n'en ai aucune idée. Un roman puzzle qui oblige le lecteur à une sérieuse attention et réflexion pour assembler les pièces. Trop dispersé pour moi.
Alors que l'écriture n'est pas dénuée d'intérêt ni de charme, la forme prime sur le fond qui lui, ne suit pas.

Merci tout de même à Babelio et les éditions Belfond pour l'envoi de ce roman lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Un portrait de femme émouvant et troublant. J'ai beaucoup aimé.

Louise, enfant mal aimée "Pleure, ma fille, tu pisseras moins.", devient une adulte fragile, peu sûre d'elle, habituée à obéir, elle subit plutôt qu'elle ne vit. Elle n'a qu'un enfant, un seul, elle l'a voulu ainsi. Elle l'aime, mal, mais elle l'aime son Paul. Pour Paul elle est prête à tout comme seule une mère peut l'être. le problème c'est qu'avec elle rien n'est simple. Quand un parent se doit d'être le port d'attache de son enfant, Louise, elle, n'a pas les armes qu'il faut, elle ne peut rien contre la dérive de son enfant, elle jette des bouteilles à la mer après les avoir bues au goulot et oublie d'y glisser un message.

C'est elle qui nous parle dans ce roman, elle se raconte, elle, sa blessure, immense, béante. Il lui faut remplir ce vide, elle le remplira par la haine. La haine pure et dure qui cherche une proie pour déferler et dévaster. La haine qui mène aux confins de soi, là où on peut tout perdre, âme et raison.

L'écriture de Laure Naimski n'est pas toujours facile, tout est suggéré, mais c'est justement ce qui m'a plu car sa façon d'écrire nous permet d'appréhender à merveille l'état d'esprit de cette mère qui marche toujours à côté de ses chaussures. Elle nous propose une héroïne hors normes. On ne parvient pas à éprouver de l'empathie pour elle et pourtant on ne parvient pas à la détester non plus.

Bien mieux que ça, grâce à Laure Naimski, on réussit à comprendre Louise et à ne pas la juger. Car dans un monde aussi dur, on peut être quelqu'un de bien et malgré tout faillir, déraper. Quand la vie nous malmène et nous fracasse, on peut haïr n'importe qui pourvu qu'on trouve un responsable à son destin.

Laure Naimski ne nous donne pas de leçons, elle nous dresse le portrait d'un être humain, ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais, simplement faillible et finalement bouleversant dans son imperfection.

Merci à Babelio et aux Éditions Belfond pour cette belle découverte.
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Le ton est mélancolique et cette femme qui raconte, est malade. On la soigne. Elle est dans un groupe de parole. Elle s'appelle Louise, a 56 ans et son fils, Paul, est mort à 26 ans. Ses cendres sont dans le salon. Malgré la loi qui l'interdit, Louise conserve l'urne chez elle alors qu'elle est rongée par cette disparition qui a suivi de quelques années celle d'Aurélien, son mari : « J'ai davantage pleuré Paul que mon mari. Est-ce que ce sont des choses qu'on dit ? ».
Roman déconcertant à plus d'un titre, La guerre en soi emmène le lecteur sur des terres fangeuses, des sables mouvants dans lesquels il est facile de se laisser prendre en perdant toute humanité. Peut-être que Laure Naimski nous transmet ce que ressentent beaucoup d'habitants de cette zone bordant la Manche, zone où se retrouvent hommes, femmes, enfants ayant survécu à tant de risques, de dangers et de souffrances afin d'atteindre un eldorado bien hypothétique ? Tout cela est forcément très dérangeant.
Entre confidences au psychologue et récit de Louise, c'est toute une vie qui défile, vie qui met aussi très mal à l'aise dans la relation avec sa mère qui n'en finit plus de mourir et qui se cramponne à sa fille.
Elle nous entraîne aussi dans Paris à la recherche de ce fils disparu et de ceux qui l'ont tué car Paul, après avoir assisté les migrants, a fui dans la capitale pour vivre dans la rue. Une immense tristesse émane de ce roman qui transcrit bien la dépression d'une mère prête à tout pour son fils mais qui échoue sur tous les plans.
Bien écrit, le style de Laure Naimski est original, très personnel et se trouve complètement en phase avec le thème de ce livre que j'ai pu découvrir grâce à Babelio et aux éditions Belfond que je remercie
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« Ce sont les hommes qui fuient la guerre et la misère qui ont pris mon fils », cette phrase accroche, imprimée au dos du bandeau qui entoure le livre La guerre en soi de Laure Naimski, reflète bien la pensée omniprésente ancrée dans la tête de Louise.
Dès le début du roman, un homme en blouse blanche tente d'inciter Louise à se confier, et rapidement, celle-ci va révéler : « Mon fils est mort. »… « Il avait vingt-sept ans, bientôt vingt-huit. »
Au fil des pages, on en apprendra un peu plus sur cette femme de cinquante-six ans, veuve depuis dix ans, qui est la narratrice. Elle va nous parler de son enfance, de son frère Matthieu qui sera à la fin son seul soutien, de sa vie familiale aussi. Mais de façon récurrente, c'est de son fils Paul, son fils chéri à qui elle a toujours voué un immense amour au point d'avorter pour se consacrer à lui seul, qu'elle va parler.
Petit à petit, cet enfant devenu adolescent va s'éloigner d'elle, faire des fugues et elle comprendra qu'il aide les réfugiés et voue toute son énergie à les aider à tenter de franchir la mer pour rejoindre l'Angleterre. Pour elle, aucune compassion n'est possible pour ces pauvres hères.
Et même, une haine de l'autre, de l'étranger, va s'installer car c'est bien l'autre, l'étranger qui lui prend son fils, le désespoir la gagne et même la folie lorsqu'elle apprend la mort de son fils par l'appel téléphonique d'un policier lui disant qu'il reste peu de choses et que ce qu'il y a est noir de suie, elle n'aura plus qu'un seul but : retrouver le coupable et pour cela, elle va errer sans fin.
Dans ce roman, Laure Naimski nous parle de l'impossibilité parfois à communiquer et de l'incompréhension entre les êtres qui peut ensuite en découler. C'est également un grand roman sur la solitude, un roman douloureux où le désespoir, dans des chapitres courts, des phrases concises, des mots incisifs, est très bien décrit : une écriture chargée d'émotions pour un petit livre de 136 pages.
Merci à Babelio et aux éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir cette auteure.

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Les phrases sont courtes, le ton est mordant. J'ai eu du mal à m'adapter à la plume de l'auteure. Louise est la narratrice de cette histoire, une histoire soufflée à demi-mot. C'est une femme qui manque de tendresse dont la solitude, le manque, l'ennui et le silence mais surtout la mort de son fils tue à petit feu. On plonge avec elle dans ses souvenirs, on écoute ses confessions. J'ai ressenti beaucoup de rancoeur, d'amertume et même de la folie en cette femme. On va la suivre dans sa quête, dans cette non acceptation de la mort de son fils, dans cette impossibilité à faire son deuil, une quête qui va la mener au coeur de la misère humaine, des migrants... L. Je pense que je suis globalement passée à côté de ce roman mais je ne doute pas qu'il trouvera des lecteurs à qui il conviendra et dont le message du roman fera écho.(...)

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L'accueil citoyen est un des défis majeurs du XXIe siècle . Laure Naimski l'aborde dans son second roman « La guerre en soi ». Un intéressant regard de l'autrice sur le vide, la colère, la déraison que peut provoquer la perte d'un enfant. Et quand je parle de déraison, c'est l'attribution causale à laquelle Louise, l'antihéroïne de ce roman, se rattache pour expliquer sa vie. En ligne de mire, le divorce entre la France et ses migrants … mais aussi entre n'importe qui, de n'importe quel pays, de n'importe quelle époque et les rejetés-défavorisés-mal aimés-refoulés du moment. Un livre fort!

Louise est assise au sein du cercle des boit-sans-soif, cherchant à se libérer de ce poids du vide. Docile, absente, prisonnière de ses pensées, elle répond aux blouses blanches qui la questionne, voulant sans cesse qu'elle explique ce qu'elle vient de dire. Eux, les spécialistes qui se cachent dans ces blouses blanches, ils se gardent bien d'expliquer… ils notent, ils notent. Et ils gardent bien leurs interprétations pour eux.

En fait, Louise n'attend rien de ces séances. Depuis longtemps, elle est morte à l'intérieur. Comme son fils. Il est mort. Ce sont eux qui l'ont tué. Eux, c'est qui? Peu importe, c'est eux. Il faut bien des coupables, non?

La colère remplit le vide. La déraison nourrit la colère. C'est juste. Juste comme cela que ça doit être. Pour que la vie continue. Eux, ce sont les migrants. Ils n'en savent rien. Mais c'est eux. Ils lui ont pris son fils. Pourquoi son fils a-t-il voulu les aider? Parce qu'ils l'ont pris. Si ce n'est pas eux, c'est qui? Pas elle, tout de même. Il faudrait alors qu'elle se confronte à la mère qui n'a pas été à la hauteur. Impossible d'imaginer cette piste. Une mère qui n'existe plus que pour la recherche de son fils ne peut accepter l'idée qu'elle doit d'abord se trouver elle-même! Et s'adjoindre l'alcool pour compagnon de quête n'est sans doute pas la meilleure idée. Elle n'en a pas d'autre.

Cette tragique histoire d'une attribution causale épidermique trouve un terrain propice dans l'écriture de Laure Naimski. Hachée, incisive, emportant tout dans des phrases aux structures basiques, sans nuances, pleine de la réalité désespérante vécue par Louise. L'adéquation entre le thème, son traitement et l'écriture est puissante, efficace. le débit des idées, ‘hoqueteux‘ et réservé à souhait est en symbiose avec le processus du cercle thérapeutique.

Si, au début, le lecteur peut être quelque peu déconcerté par le style de l'autrice, il comprend très vite que l'écriture est découpée, non décousue. Tout se tient. Et pourtant, rien n'est scellé. Elle a choisi une tête expiatoire… Ira-t-elle jusqu'au bout? La fin, en elle-même, est une perle. le procédé est connu, laisser le soin au lecteur de deviner la suite du récit au-delà du point final… Mais il est tellement juste, dans ce cas. La colère peut-elle tomber? Un soleil, un sourire peuvent-ils renverser une vie déjà à terre? …

A vous de lire et de vous en faire une idée!

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour leur confiance.


Lien : https://frconstant.com/2019/..
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Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour l'envoi du livre La guerre en soi de Laure Naimski.
Ce roman court de 136 pages vous attrape et ne vous lâche plus.
Louise ,56 ans, est dans le cercle des boit-sans-soif
"Louise, pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Vous savez que vous pouvez être en confiance ici. Tout le monde est bienveillant "
C'est un homme en blouse blanche qui la interpellé
et Louise de répondre :
"Mons fils est mort . Il avait vingt sept ans, bientôt vingt huit".
Louise se tient debout dans le cercle
L'homme en blouse blanche en attend encore
"Comment s'appelait votre fils ? "

Paul , le fils de Louise s'appelle Paul , et ce court roman sera la quête , la recherche d'une mère.
comment a t'elle pu s'éloigner de son fils, comment n'a t'elle pas perçu l'éloignement progressif de Paul.
La guerre en soi est un roman qui porte bien son nom.
Le corps , l'âme de Louise est en guerre contre les autres, contre elle même.
La relation avec le père , la mère , le mari Aurélien ou le frère Mathieu sont autant de marqueurs qui l'entraîne vers les confins sournois de l'alcool.
Et puis il y a Paul , ce fils unique , si loin et si proche
Ce fils qui décide d'aider les migrants , et dont la vie côtoie les hors la loi.
Louise cherche un coupable.
Le migrant est tout trouvé. Mais ce coupable n'est il pas au fond d'elle même.
Dans un style hâché, percutant Laure Naimski nous entraîne loin dans les recoins de l'âme de Louise.
Un livre dérangeant , noir.
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Découverte d'une auteure, découverte d'une plume. Une belle écriture. En une heure j'ai essayé de partager la vie de cette femme, de cette mère Louise. Elle a 56 ans, elle est veuve et a un fils Paul. Elle est mal, très mal, se détruit dans l'alcool qui est son seul réconfort dans cette vie quelle ne comprend plus, parce qu'elle est en colère.
Au fil des pages, elle raconte à celui qui l'a questionne, l'homme en blouse blanche, son fils. Cet adolescent qui s'absente de plus en plus du foyer familial pour aller au secours des ces migrants qui débarquent en nombre dans leur ville sur les bords de mer. Pour elle, pour cette mère, ce sont ces hommes qui lui ont volé son fils. C'est ce qu'elle lui dit à l'homme en blouse blanche. Elle nous raconte comment tout a commencé et comment tout a fini. Mais cela je ne vous le dirai pas, je vous invite à ouvrir ce livre pour découvrir un adolescent engagé face à des parents complètement désabusés et perdus. Difficultés de la relation mère fils, quand tout oppose sensiblement ! Étrange de réagir ainsi, j'avoue qu'elle m'a agacée cette mère qui au final n'a rien compris ou qui trop emprise de blessures anciennes qui lui appartiennent, remet la faute ailleurs, sur celui qui est loin, l'étranger .... c'est si facile ! Alors qu'elle nous confie bien que sa relation avec son fils a toujours été compliquée : "Paul et moi étions comme deux arbres de la même espèce qui poussent côte à côte sans jamais se toucher." Voilà mon ressenti, un peu étrange, mais peut être que je n'aie pas tout bien compris non plus ! Je serais très heureuse de pouvoir partager avec l'auteure et avec vous, je suis impatiente de découvrir vos avis.
Merci à la plateforme NetGalley et aux éditions Belfond de m'avoir permis cette lecture.
#LaGuerreEnSoi #NetGalleyFrance
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C'est le genre de livre que je n'aurais certainement pas acheté si je l'avais vu chez mon libraire !
"Trop mince, il sera lu trop vite et j'en veux pour mon argent." Mais la quantité ne fait pas la qualité alors merci à qui de droit de m'avoir permis la découverte de ce joli texte, c'est à dire à Babelio et aux éditions Belfond.
Rencontrer un nouvel auteur, c'est plonger dans l'inconnu et comme le dirait Forest Gump, ne pas savoir sur quoi on va tomber quand on choisit un chocolat au hasard dans une jolie boîte. À la liqueur ? Bof, je n'aime pas, au praliné ? Régal intense et là, coup de chance, c'est du praliné que je déguste en lisant ce livre bref, court mais intense sur une relation mère-fils qui se dégrade jusqu'à en arriver à un point de non retour. Comment la décrire ? Je t'aime, moi non plus peut-être ?
Pas de fioriture, pas de chemin de traverse, les mots vont droit à l'essentiel. C'est la rupture et l'incompréhension entre une mère et son fils qui ne se comprennent plus. Et c'est surtout la description d'une désespérance que rien ne pourra atténuer puisque la réconciliation n'aura jamais lieu, la mort l'interdisant. Alors, la douleur grandit et devient si démesurée que c'est la guerre en soi, le chaos et le tumulte. La vengeance semble la seule issue possible pour la personne qui reste. Aura-t-elle lieu ? À vous de le dire, mais pour cela,il faut absolument lire ce bon roman.
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Alors que dans « Le veilleur infidèle » Marie Didier met en scène une femme qui a perdu tous ses proches et fini malade par trouver la ressource de continuer à vivre. Il se trouve qu'à peine fini ce livre, je reçois celui de Laure Naimski, « la guerre en soi ». Etrange coïncidence qui relie dans le temps ces deux livres au fond assez similaire.
A la différence près que la mère de l'ouvrage de Laure Naimski n'a que son frère d'une fidélité à toute épreuve pour tenter de veiller sur elle. 
Dense, ramassé, prenant et d'une très belle écriture sans affèterie de style, l'auteur fouille les méandres de la souffrance et de l'incompréhension familiale envers ce fils incontrôlé.

L'autre n'est que le prétexte à l'expression du mal-être, au nihilisme absolu que ce fils porte en lui. L'incompréhension, l'impossibilité de communiquer et de comprendre sont exprimés avec justesse. Et l'on comprend que nous sommes si peu préparés à lutter lorsque cette guerre en soi se déclare. 

Un second roman réussi et fort.

Merci aux éditions Belfond et à Babelio de m'avoir permis de connaître l'écriture de Laure Naimski.
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