Imagine un peu. Du miel, ruisselant le long des arbres comme des coulées de soleil sur le sol.
Aux marées montantes, aux dix-huit marées, quand l'eau pénètre chaque jour dans la mangrove, les arbres, troncs et branches, prennent un bain. Et qaund l'eau se retire, ils resurgissent, revigorés, rutilants.
Le temps s'arrêta. La terre retint son souffle. Le ciel se taisait.
Les abeilles, vrombissant à présent de frayeur et de rage, formaient des escadrilles qui fondaient sur Shonou, bien décidées à le piquer jusqu'à ce que sa peau vire au bleu.
Des couleurs jaillissaient, alternaient, se fondaient. Il voyait surgir des gobies des marais, des chats pêcheurs, des crabes ermites, apparitions si fugitives qu'il n'aurait pu jurer de leur réalité.
Au beau milieu de bashonto, une période fraîche et sans vent, des cyclones en provenance de la côte se déchaînèrent sans crier gare, comme les cauchemars déboulent dans le sommeil.