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Critique de Sharon


Jeune fille vue de dos pourrait être le titre d'un tableau. Il est celui d'un récit court (moins de 150 pages). Il prend la forme d'un journal, sans que les fragments soient datés avec précision. Cependant, il est possible de percevoir sa chronologie linéaire, rythmée par les sorties littéraires (Hymne de Lydie Salvayre) ou cinématographiques (le dernier James Bond).
La narratrice, paradoxalement, écrit son incapacité à écrire, l'impossibilité de décider quoi que ce soit dans sa vie – ou comment mettre des mots sur sa procrastination chronique. Pourtant, elle rencontre des amis (Fred et Diane semblent les seuls éléments stables de sa vie), voyage à travers le monde, sans jamais se poser, sans jamais envisager un avenir quelque part.
Le vocabulaire utilisé est simple, mêlant parfois des termes familiers à des tournures précieuses: « le lieu est chouette, quoique peu remarquable », p. 34 La syntaxe très proche de l'oralité. Je pense à l'emploi du pronom « on » ou à l'omission de « ne » dans les phrases négatives. J'ai vu, parfois, comme une tentative pour écrire des poèmes en proses, non seulement dans certains fragments bien délimités, mais aussi dans l'ensemble du récit, avec des assonances, des répétitions, ou, plus simplement, des phrases construites de manière binaire (ah !les nombreuses conjonctions de coordination !).
Cependant, j'ai eu surtout l'impression de lire un carnet sur lequel des notes étaient écrites à la volée, comme si la narratrice cherchait à garder une trace lapidaire de ses lectures, de ses sorties. Je ne compte plus le nombre de fois où elle parle de ce qu'elle a mangé, de ce qu'elle a bu, des conversations qu'elle a eues avec ses amis. Si ce genre d'écrit est intéressant pour soi-même, il l'est moins pour un lecteur qui n'en est pas l'auteur. La narratrice dit : « Je voudrais simplifier mon existence pour n'en garder que la vie », p. 66. Il me semble que ce récit en manque cruellement.
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