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Michaël Cardell, manchot après un accident en mer lors de la guerre russo-suédoise, découvre un corps, ou du moins ce qu'il en reste, dans un lac putride de Stockholm. C'est à Cecil Winge, un homme de loi phtisique qu'est confiée l'enquête. Il va s'allier avec Cardell pour tenter de retrouver l'identité de la victime et celle de son tortionnaire.
Dès les premiers mots, le lecteur est projeté à la fin du 18e siècle, un an après la mort du roi Gustav III de Suède, dans un Stockholm puant, sale, décadent... Alors qu'en France on a exécuté Louis XVI début d'année et qu'on s'apprête à faire de même avec Marie-Antoinette, les tensions politiques en Suède sont palpables, le fossé entre le peuple et la bourgeoisie se fait de plus en plus large. Et c'est dans cette ambiance noire et hostile que nous nous trouvons face à un corps "démembré de son vivant", un ancien soldat manchot et porté sur la boisson et un homme de loi qui crache sang et glaires à longueur de journée.
L'auteur s'appuie sur des faits historiques pour construire son intrigue et le résultat est remarquable de réalisme. L'écriture de l'auteur est brute, rien ne sera épargné au lecteur qui se sentira englué dans la saleté, qui reniflera les mauvaises odeurs que chaque quartier et chaque personne dégagent... Une vraie immersion dans la fange suédoise.
La construction du roman lui-même est également très intéressante. Il est en effet divisé en plusieurs parties. Si la première partie nous mène au coeur de l'enquête, les deux parties suivantes, quand elles démarrent, ne semblent avoir aucun rapport avec ce qui a précédé. C'est déstabilisant, mais surtout très intéressant sur le plan historique puisqu'on y découvre d'autres personnages, d'autres lieux. Et ce n'est qu'en cours de route que le lecteur parvient à nouer les fils, à mieux appréhender où l'auteur l'emmène.
Ce fut une lecture forte, du début à la fin. Très intéressante par son aspect historique très documenté, percutante par l'écriture sans fard de son auteur et un tout bon polar dont la fin m'a cueillie. Bref, ce roman est à lire, mais les âmes sensibles devront sans doute passer leur tour.
Critique de MaggyM
Michaël Cardell, manchot après un accident en mer lors de la guerre russo-suédoise, découvre un corps, ou du moins ce qu'il en reste, dans un lac putride de Stockholm. C'est à Cecil Winge, un homme de loi phtisique qu'est confiée l'enquête. Il va s'allier avec Cardell pour tenter de retrouver l'identité de la victime et celle de son tortionnaire.
Dès les premiers mots, le lecteur est projeté à la fin du 18e siècle, un an après la mort du roi Gustav III de Suède, dans un Stockholm puant, sale, décadent... Alors qu'en France on a exécuté Louis XVI début d'année et qu'on s'apprête à faire de même avec Marie-Antoinette, les tensions politiques en Suède sont palpables, le fossé entre le peuple et la bourgeoisie se fait de plus en plus large. Et c'est dans cette ambiance noire et hostile que nous nous trouvons face à un corps "démembré de son vivant", un ancien soldat manchot et porté sur la boisson et un homme de loi qui crache sang et glaires à longueur de journée.
L'auteur s'appuie sur des faits historiques pour construire son intrigue et le résultat est remarquable de réalisme. L'écriture de l'auteur est brute, rien ne sera épargné au lecteur qui se sentira englué dans la saleté, qui reniflera les mauvaises odeurs que chaque quartier et chaque personne dégagent... Une vraie immersion dans la fange suédoise.
La construction du roman lui-même est également très intéressante. Il est en effet divisé en plusieurs parties. Si la première partie nous mène au coeur de l'enquête, les deux parties suivantes, quand elles démarrent, ne semblent avoir aucun rapport avec ce qui a précédé. C'est déstabilisant, mais surtout très intéressant sur le plan historique puisqu'on y découvre d'autres personnages, d'autres lieux. Et ce n'est qu'en cours de route que le lecteur parvient à nouer les fils, à mieux appréhender où l'auteur l'emmène.
Ce fut une lecture forte, du début à la fin. Très intéressante par son aspect historique très documenté, percutante par l'écriture sans fard de son auteur et un tout bon polar dont la fin m'a cueillie. Bref, ce roman est à lire, mais les âmes sensibles devront sans doute passer leur tour.
