Nanami, tome 3 : Le royaume invisible

On suit l'héroïne avec enthousiasme et on finit même par s'attacher à elle malgré un caractère un peu fade au départ.

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Lien : http://boumabib.fr/2015/12/0..

Le troisième épisode de Nanami nous laisse sur un choc : que va-t-il se passer ? Nanami a enfin pris possession de son rôle dans cette histoire du monde invisible. Elle devient la princesse et décide de le rester. Mais contrôle-t-elle vraiment la situation ?

La suite est donc attendue. Les pages d'illustration sont de plus en plus belles avec des aspects Art Nouveau déployées en grand format. A suivre.

Les auteurs ont "tout" compris à l'art des séries en quelques volumes. Ils terminent systématiquement le tome sur un hangover, un événement non dit, qui met le lecteur (la lectrice, àmha) en haleine et lui fait se ronger les sangs jusqu'à la sortie du tome suivant... pour savoir le fin mot de cet événement terrible laissé en suspens à la fin du tome. Et même le double rebondissement de fin de tome. le mariage de Nanami dans le monde parallèle et son coma dans le monde réel.

On peut tout à la fois admirer ou détester les auteurs pour cela.

En l'occurrence, je serais plus proche de la seconde option. On retombe dans ce 3è tome dans les travers du premier. Gérer l'absence d'intrigue de telle manière que les pages se succèdent sans énormément de choses à se mettre sous la dent. Grandes cases assez vides. Mise en couleur peu nuancée. C'est bling-bling, assez chick-litt, on nous ressert l'amourette entre Nanami et un de la bande des Black Rose, vue par Cloé la meilleure copine (dont les soucis se bornent à la mode, contrepoint superficiel des aventures incroyables vécues par Nanami). Mon verdict: remplissage.

Le tout se lit en 20 minutes chrono. 80 pages qui pourraient se résumer en 30.

Bien sûr, au vu d'illlus pleine page, le lecteur pas trop regardant se dira: oooooh, c'est beauuuuuuuuuuuh... Mais sans trop de contenu, c'est déprimant.

Alors que le tome 2 approfondissait les psychologies (légèrement, mais quans même), le tome 3 reste très en surface en accumulant les rebondissements prévisibles... comme la trahison... oups... les trahisons dont est victime Nanami. A croire qu'elle a pris un abonnement, à la 10è trahison, une trahison vous est offerte par la direction. Un peu comme si à 14 ans, on est forcément une cruche. Idem pour les interactions entre personnages, rares et peu convaincantes quand il y en a.

Non, je n'ai pas réussi à me laisser submerger. Ce tome 3 contient trop d'éléments mystérieux, inexpliqués, sciemment mis en place par les auteurs, comme pour dire à leurs lecteurs: on vous expliquera plus tard, pour l'instant contentez-vous d'avaler ce qu'on vous envoie... Pas trop mon style de récit.

Ce troisième tome est graphiquement très joli, les couleurs sont éclatantes. L'histoire reste très complexe même si ce tome est un niveau au-dessus que le précédent.

Nanami est une jeune fille ordinaire, avec une copine ordinaire, dans un lycée ordinaire.
Cette introduction, les amateurs de fantastique le savent, est la porte ouverte sur les récits les plus ébouriffés, les moins probables. Buffy est passée par là.
Un peu sur nos gardes, un peu critiques, on se dit : tiens, encore une bd fantastique au lycée. Pfff. Mais on se laisse très rapidement prendre au jeu. Il faut dire que les éléments fantastiques interviennent très vite dans le récit, et que les événements s'enchaînent à un rythme endiablé.
D'autre part, l'originalité de cette série tient à son cadre : le théâtre. Peu de livres de fiction jeunesse abordent le travail des comédiens, les répétitions au théâtre. Citons par exemple Rue Marivaux, par Yvan Pommaux, qui suit sous forme de bande dessinée (autre point commun) les répétitions par une troupe d'adolescents, pour le montage de la Double inconstance de Marivaux.
Au niveau visuel, ce "manga français" s'inspire de l'univers développé dans les épisodes I à III de Star Wars : la princesse Akata, tant par ses costumes que sa personnalité, évoque la princesse Amidala, et le Royaume invisible ressemble furieusement, au niveau architectural, à la planète Naboo.
Pour résumer : une série haletante, bien menée au niveau du scénario et du dessin, qui prend le temps de s'installer dans la durée, tout en démarrant sur les chapeaux de roue. Vivement la suite !