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Critique de bdelhausse


Ramita Navai est une opposante au régime iranien. Il s'agit de s'en souvenir à mesure que l'on progresse dans son livre. On pourrait sans doute dire "opposante aux régimes iraniens". le pouvoir tyrannique du shah, le régime de terreur des mollahs, la révolution islamique... tout cela n'agréee pas Ramita Navai.

Un roman à nouvelles, pourrait-on dire. Une série de portraits qui tissent l'image d'une ville cosmopolite, mutliforme, entre laïcité et religion, entre laissez-faire et terreur des Bassidjis, entre modernité et archaïsme, entre pauvreté et opulence obscène, entre technologie et système D...

Les personnages se suivent, on passe de quartier en quartier, le long d'une artère mythique de Téhéran: l'avenue Vali Asr, 10 km de long. Une actrice porno, un vieux mafieux, une femme extrêment riche, un activiste... Tous ces portraits sont issus de la réalité, de personnes et de faits divers qui existent, ont existé, et pour lesquels Ramita Navai a changé les noms, les lieux, les dates. Rappelons-nous qu'il ne fait pas bon exprimer ses opinions divergentes en Iran, pays où l'homosexualité est illégale, mais où le lesbianisme est davantage puni que l'homosexualité masculine... et où celui qui pénêtre est moins puni que celui qui est pénétré... y compris lors d'un viol. Quand la religion se mêle du vécu des individus, cela ne donne pas un bon résultat (les USA, pourtant l'opposé affiché de l'Iran, nous le démontrent en ce moment).

Le style de Ramita Navai n'est pas toujours aisé. On est davantage dans le récit de faits divers et dans le journalisme que dans le roman. C'est parfois lourd et indigeste. Mais c'est édifiant. Vivre à l'ombre de régimes totalitaires, où tout semble interdit et permis en même temps, c'est cela la terreur, l'espionnage, la délation... Vivre à Téhéran, c'est forcément mentir nous dit Ramita Navai, c'est avoir une part d'ombre en espérant qu'elle ne sera pas démasquée par ceux qui se sont autorisés à posséder un droit de vie et de mort sur autrui.
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