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Critique de Patrijob


" Il y a les vivants, les morts et les marins"

Cela s'ignifie-t-il que les marins ne sont ni morts, ni vivants ou, au contraire, qu'ils sont un peu des deux ?
Sans doute, lorsqu'ils sont à terre, ne sont-ils pas complètement vivants sans l'élément qui leur est indispensable.
La terre trop ferme ou pas assez, toujours à la dérive, appelés au départ.
Même sur un cargo chargé de conteneurs, ils sont avant tout happés par l'océan, conscients de naviguer aux frontières d'un monde de profondeurs silencieuses qui leur inspire crainte et respect.

Dans la routine qui s'installe inévitablement se glisse parfois l'envie d'une ivresse, d'une folie clandestine.
Dans ce récit, l'équipage décide de s'offrir une baignade en pleine mer, comme un besoin de silence, d'abstraction.
Cela s'ignifie couper les moteurs, stopper l'animal d'acier dans son élan, transgresser les règles.
Dans la rigueur de la commandante, un espace s'est glissé qui lui a fait accepter ce caprice et les hommes plongent sous ses yeux, fendent les flots, jouent avec la vague jusqu'au vertige.
Une fois remontés à bord s'installe entre eux comme un malaise, accentuė par le comportement anormal du cargo, sa lenteur à redémarrer, comme un renaclement, une résistance.
Est-ce dû à la brume qui surgit quand on ne l'attendait pas ?
Ou à ce 21ème homme, pâle et blond qui, tel un fantôme, apparaît furtivement au détour d'une coursive ?

Il émane de ce huis-clos une atmosphère toute particulière qui flirte avec l'étrange, le surnaturel.
La plume de l'auteure elle-même ondoie, glisse sur les âmes et les corps, s'immisce dans le coeur de métal du navire, donnant au texte un semblant de légèreté qui entretient le mystère.

Un très beau roman !
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