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Critique de bdelhausse


A partir d'un fait divers, que l'on pourrait presque considérer comme anecdotique, Arnaud Nebbache nous tient en haleine avec la force d'un thriller, la profondeur d'une thèse en histoire de l'art, l'humour d'un film des Monty Pythons, le surréalisme d'un tableau de Magritte. Non, ceci n'est pas un procès...

1927, Brancusi va exposer aux Etats-Unis. A la douane, le fonctionnaire zélé considère d'un air goguenard une scuplture de l'artiste roumain. Pour le fonctionnaire, pas d'oeuvre d'art, mais un objet industriel. Donc, taxe de l'ordre de 40% de la valeur de l'objet. Soit 4.000 dollars. Nebbache ne mentionne pas que la somme pourrait être dérisoire ou importante. Qu'elle pourrait être répercutée sur le prix de l'oeuvre (l'acheteur témoignera au procès). Il s'agit, pour Brancusi, d'une question de principe. Il s'agit d'une oeuvre d'art, Brancusi est un artiste, point à la ligne.

Arnaud Nebbache va alors alterner les scènes de procès, les périodes de création de Brancusi, en faisant monter la tension. C'est très intelligent et très bien fait. le procès va se concentrer, pinailleries d'avocats, sur des détails. Sur le titre de la sculpture... évoque-t-elle vraiment un oiseau? Sur le beau, sur ce que peut être une oeuvre d'art... Nous sommes en 1927, la pissotière de Duchamp n'est pas loin. Qu'est-ce que l'art? Doit-il forcément être beau? Et qu'est-ce que le "beau"? Arnaud Nebbache fait feu de tout bois. Les aspects juridiques et le processus de création de Brancusi sont passés au crible. Génial. Et graphiquement, il fait un sans faute également.

Un roman graphique sur l'art qui se lit comme un thriller, franchement, on en redemande.
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