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Critique de petitours


"Il y a, dans ce rapport entre la pauvreté et l'amour, un élément commun qui circule. Cet élément est monstrueux". Et c'est un peu sur la recherche de cet élément que s'organise le programme de ce carnet anticapitaliste, réunissant 5 conférences de Toni Negri, auteur de la "grande synthèse théorique du millénaire", comme n'oublie pas de le rappeler l'éditeur Alexandre Lacroix en préambule de ces quelques courts textes.

Au delà de ce programme pour le moins ambitieux, ce carnet de l'Herne est une bonne opportunité pour qui veut découvrir la pensée de cet intellectuel engagé, fondateur du groupe "Autonomie ouvrière", emprisonné, disculpé, exilé, réincarcéré, semi-libéré. Engagé.

On sent au fil de ces 5 conférences, entre Berlin, Rio ou Shanghaï, que Negri tente de réhabiliter une pensée marxiste devenue (?) inapte à appréhender un capitalisme en mutation, forgeant ainsi de nouveaux concepts (empire, multitude) ou appuyé par ceux de ses aînés en philosophie politique. Je soupçonnerais parfois l'auteur d'avoir créé de toutes pièces un lexique et une phraséologie au service du discours, mais il est intéressant de voir que ce néomarxisme est dépollué de l'attention excessive que l'on portait sur la classe ouvrière, alors que la précarité prend des formes diverses, comme a changé la classe bourgeoise.

"La financiarisation ne représente-t-elle pas de fait une mystification des déterminations du commun mondial?" C'est sur ce terrain que l'on attend Negri, celui qui redéfinit le commun mondial. de là à faire l'amour le moteur de la résistance.

Parallèlement aux nouvelles formes de précarité, c'est une nouvelle forme de pouvoir impérial qui apparaît, celui d'un maillage de forces supranationales, dépassant les vieux Etats Nation pour une mise en réseau des puissances. Simplisme géopolitique? C'est sans doute le prix à payer pour la lisibilité de ses luttes, mais cela offrira-t-il un contrepoids théorique suffisant face à un capitalisme souple, adaptable.

En tout cas l'actualité de ses propos est criante, on serait très curieux de savoir ce que pense Negri des mouvements politiques qui embrasent l'Espagne et l'entrée de Wall street.
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