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Citations sur Qu'est-ce que l'Occident ? (30)

Cet effort [passer du concept de tolérance à celui de pluralisme critique] sera accompli par des esprits particulièrement distingués comme Milton, Bayle, Kant, Wilhelm von Humboldt, Benjamin Constant, John Stuart Mill et, de nos jours, Karl Popper ou Thomas S. Kuhn. […]
Les théoriciens cités ont progressivement mis en évidence, en effet, que le pluralisme critique, en matière d’idées et de connaissances, est fécond et non destructeur, qu’il sert la vérité mieux que la défense dogmatique ou autoritaire de celle-ci.
(p. 69-70)
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Si, dans le monde occidental, la voie d’une amélioration pacifique et progressive de la société par la science et le droit a tendu à l’emporter sur la voie millénariste violente qui n’envisage que vengeance et destruction, les Occidentaux le doivent au choix inspiré qui fut fait par les hommes de la Révolution papale de recueillir l’intégralité de l’héritage de raison et d’équilibre de l’Antiquité gréco-romaine. (p. 63)
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Si les chrétiens orientaux sont allés sont allés moins loin que les Occidentaux dans le développement économique et technologique et la maîtrise de la nature, c’est parce qu’ils n’ont pas attaché la même valeur transcendante à la responsabilité humaine, à l’action humaine, à la raison humaine, aux pouvoirs et aux travaux humains. Depuis Pierre le Grand, les Russes ont pris conscience de leur retard et l’ont largement rattrapé, mais à lire Berdiaev ou Soljenitsyne, on peut craindre qu’ils n’en aient toujours pas compris la raison profonde.
(p. 60)
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Pour saint Augustin, après le péché originel, l’homme ne mérite rien d’autre que la mort ; sa faute ne peut être rachetée par quelque œuvre humaine que ce soit. […] L’action humaine n’a aucune valeur. […] Dans l’esprit de cette doctrine pessimiste – dont la sombre lueur domina l’Europe du haut Moyen Age […], la seule issue est de s’abstenir d’agir. […] Le salut serait obtenu non par l’action, mais par des moyens surnaturels, la prière, les pèlerinages ou le culte des reliques […].
Le ‘Cur Deus homo’ ? de saint Anselme (écrit vers 1097) reformule la doctrine traditionnelle du péché et du salut d’une manière telle que la perception de la valeur et de la rationalité de l’action humaine en est bouleversée. […] L’humanité est ‘d’ores et déjà sauvée’ par le sacrifice du Christ. De cette doctrine anselmienne de l’expiation résultait implicitement un changement de perspective quant à la valeur de l’action humaine.
(p. 52-53)
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[…] Grégoire VII prit une initiative aux conséquences immenses : celle de faire réétudier le droit romain antique, quasiment oublié depuis le haut Moyen Age. Dans une ville, Bologne, qui appartenait à sa vassale la princesse Mathilde, il fit fonder par Irnerius, vers 1080, la première université de droit européenne.
(p. 47-48)
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[…] l’impatience biblique pouvait se manifester et s’est manifestée, de fait, selon deux modalités fort opposées (qui, sous des formes laïcisées, se retrouvent jusqu’à nos jours) :
1) Une branche violente qui entend faire advenir les Derniers Jours par un ultime combat eschatologique où l’on massacrera tous les méchants, grand soir qui sera immédiatement suivi de l’aube radieuse du millenium. C’est ce qui s’est prolongé aux Temps modernes et contemporains par les doctrines révolutionnaires de droite et de gauche.
2) Une branche pacifique qui entend faire advenir les Derniers Jours non par le fer et le sang, mais par la conversion des cœurs et des esprits, l’œuvre de la vérité, l’agir humain responsable, la rationalité sous ses deux figures du Droit et de la Science ; et qui soutient que cela ne se fera pas à la faveur d’un événement ponctuel mais par un processus gradué et ouvert. [Vision du monde de l’économiste Hayek][…]
Il est clair que la seconde branche est plus fidèle à l’esprit de l’Evangile.
(p. 43-44)
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On peut soutenir que, ayant inventé le droit privé, les Romains ont inventé la personne humaine individuelle, libre, ayant une vie intérieure, un destin absolument singulier, réductible à aucun autre – un ego. Le droit romain est, de ce fait, la source de l’humanisme occidental
(p. 31)
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[…] les outils intellectuels forgés par le droit romain permettent de faire en sorte que le mien et le tien restent précisément délimités. Chacun retrouve ce qui lui revient.
(p. 30)
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Précisément parce que les Grecs, et spécialement les Athéniens, ont construit un concept abstrait de la Cité et du citoyen, des hommes peuvent s’agréger à ce nouveau type de groupe indépendamment de leurs appartenances lignagières et ethniques. Pour la première fois dans l’Histoire, un système social admet de n’être pas fondé sur une communauté d’origine.
(p. 16-17)
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On a beaucoup raillé l’école coloniale française qui apprenait aux petits Africains les grands moments de l’histoire de France – le vase de Soissons, Jeanne d’Arc --, comme si ces événements étaient leur histoire. Etait-ce si absurde ? Nous-mêmes, Européens, qui sommes-nous, sinon des colonisés qui avons reconnu comme nos ancêtres Socrate et Cicéron, Moïse et Jésus, plus que les êtres frustres qui peuplaient les forêts celtes et germaniques ?
(p. 9-10)
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