Un texte du Tao chinois, daté du VIIIe siècle avant notre ère, notait que le nez était la "porte céleste" par laquelle nous devions respirer. "N'y dérogez jamais, nous avertit le texte, sans quoi votre respiration est en danger et la maladie s'installe." (p. 76)
Toutes les substances que les êtres capables de respirer sentent par le biais de leur nez, leur bouche ou leur peau sont faites de poussières de cosmos recyclées depuis leur création, il y a 13,8 milliards d'années. Cette matière mouvante a été pulvérisée par la lumière du soleil, puis éparpillée dans l'univers. En respirant, nous nous ancrons pleinement dans le monde qui nous entoure, pour y puiser des particules de vie, les comprendre, et laisser en retour un peu de nous-mêmes. La respiration, c'est essentiellement un mouvement de réciprocité.
Les bouleversements entraînés par la rapide industrialisation de l'alimentation dès le milieu du XVIIIe siècle furent lourds de conséquences. En quelques générations, les humains modernes sont devenus les pires respirateurs de l'histoire du genre Homo, les pires respirateurs du règne animal ! (p.149)