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Critique de migdal


Avec le diptyque « prendre Gloria », « prendre Lily », Marie NEUSER nous plonge dans l'histoire réelle de Danilo RESTIVO, fétichiste des cheveux, condamné à perpétuité en 2002 par le Royaume Uni pour le meurtre et le dépeçage d'une anglaise, et poursuivi en Italie pour la disparition d'Elisa CLAPS en 1993 dans la région de Basilicate, au sud de la péninsule. Disparition qui ne fut dénouée que 17 ans plus tard lorsque le corps fut retrouvé dans le périmètre de l'église où elle fut assassinée.

La chasse de ce pervers a inspiré de multiples ouvrages en anglais (Tobias JONES, Michael LITCHFIELD) et en italien (Federica SCIARELLI, Pierangelo MAURIZIO) et Marie NEUSER, la première en France, s'en inspire pour nous dessiner, avec « prendre Gloria », le contexte italien et nous brosser le portrait ou plutôt les actions et réactions d'une brochette de personnages inspirés des protagonistes de ce drame qui n'a pas fini de scandaliser les italiens puisque même Le Pape François a téléphoné à la mère d'Elisa blessée par le silence du curé Mimi SABIA responsable de l'église de la Trinité où fut retrouvé le cadavre.

Marie NEUSER nous dresse les cheveux sur la tête en décrivant les multiples complicités dont l'assassin a profité dans une région où la justice et la hiérarchie policière entretiennent des liens troubles avec les loges et la maffia.
Témoignages, faux témoignages, manipulations, pressions, suicides, assassinats, médias, tous les moyens, même légaux, sont utilisés pour sauver les apparences et masquer le rôle du coupable en détournant les projecteurs vers le métèque de service et envoyer un albanais de passage derrière les barreaux.

Ce roman incontournable , fort astucieusement bâti, se lit d'une traite et le lecteur est révolté par la corruption contemporaine qui travestit le vrai, le bien et le beau et salit la réputation d'une jeune lycéenne morte d'avoir eu les cheveux longs.
L'attitude de la famille de « Gloria » est exemplaire et contraste singulièrement avec celle de « Damiano » fils d'un père absent et d'une mère littéralement inexistante.

Ce fascinant roman nous offre des dialogues d'une grande sincérité et nous fait partager l'existence des protagonistes durant 17 ans en ne laissant aucun instant de répit.
Mais à aucun moment Marie NEUSER ne laisse les acteurs exprimer le moindre remords ou se livrer au moindre examen de conscience et j'imagine ce qu'un Morris WEST ou un Wladimir VOLKOFF nous aurait offert sur un tel scénario …
C'est le premier titre de Marie NEUSER que je lis ; ce ne sera pas le dernier car je parierai que nous sommes face à une romancière qui va rapidement crever les écrans.
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